Antisémitisme

Etude sur l’antisémitisme

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Nous avons à commenter un dossier documentaire sur le thème de l’antisémitisme. Cependant les six documents que nous avons à traiter nous permette d’étudier l’antisémitisme sous différents points de vue. Nous sommes tout d’abord confrontés à un antisémitisme selon des critères supposés de « race » que l’on retrouve dans les documents 1 et 7. En effet dans sonarticle antisémite écrit en 1858, Pierre-Joseph Proudhon développe sa haine contre le peuple juif et parachève sa pensée avec un désir d’expulsion et même d’extermination des Juifs. D’autre part, en 1899, le point de vue de l’universitaire Maurice Barrès sur la « race juive » est d’autant plus antisémite malgré ses « connotations scientifiques ». Effectivement Barrès semble ici réellement entrer dansla logique « nazi » car il décrit l’infériorité génétique des autres « espèces » face à la race « aryenne ».
A ce sujet, les documents 2,3et 5 nous expose une autre facette de l’antisémitisme reposant sur le thème décrivant le Juif comme cupide et manipulateur sur fond de domination financière. Si bien que dans l’extrait de La France Juive d’Edouard Drumont de 1886, l’auteur souhaitesensibiliser le lecteur « français » en décrivant la France comme victime du peuple juif. Assurément Edouard Drumont veut persuader son lecteur de l’avarice et de la cupidité des juifs avec des arguments portés sur l’économie. Le document 3 extrait du journal La Croix en 1887, suit le même exemple que le précédent ainsi que les mêmes moyens de persuasion. Le journal La Croix qui se proclamait le plus« anti-juif » de France use ici des mêmes stéréotypes que la propagande nazie qui désignait le juif comme inferieur intellectuellement et jouissant uniquement de biens matériaux. Quant à la caricature antisémite de Gyp de 1896, elle apporte un message raciste car elle cherche à attiser la haine du peuple français envers les juifs en les accusant de manipulation et de vol. De plus, l’image de la Mariannepleurant au pied d’un arbre dit « de la liberté » ajoute un message politique car elle montre que les juifs veulent dominer la France et qu’il est donc légitime de se défendre contre eux.
En dernier lieu, on retrouve la liste de souscription publiée par La Libre Parole en 1898. Celle-ci nous permet de percevoir l’exacerbation du sentiment antisémite dans divers milieux à la fin du XIXème siècle.On remarque aussi que chaque souscripteur est anonyme ce qui appuie le coté lâche des antisémites de l’époque.

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Dans les divers documents, on distingue différents arguments antisémites. Néanmoins nous sommes amenés à étudier leurs différences et leurs points communs ainsi que leur évolution dans le temps. On constate dans les documents 1 et 2 datant respectivement de 1858 et 1886, unecertaine connotation religieuse dans leur antisémitisme. En effet, on remarque dans les désirs d’abolition des synagogues et dans l’appellation « déicides » de Pierre-Joseph Proudhon, une haine pas seulement de la race juive mais aussi du judaïsme en général qui appuie l’idée d’argumentation religieuse. De même que Proudhon, Edouard Drumont utilise la maxime « Crucifiez de nouveau le Christ !Persécutez ceux qui l’adorent » pour créer un sentiment de haine chez le lecteur en utilisant des faits historiques et en désignant le peuple juif comme le bourreau du christianisme.
L’évolution dans le temps de l’argumentation antisémite est clairement notable depuis 1858. Effectivement, elle semble s’être renforcée et transformée au cours des vingt années suivantes. Le racisme religieux laisse peu à peuplace à un antisémitisme économique. En effet, des stéréotypes comme « Avec le Sémite, tout part de la Bourse, tout revient à la Bourse […] » d’Edouard Drumont ou encore « Le terre-à-terre, les jouissances matérielles, le pouvoir ici-bas ! » du journal La Croix, place le juif comme un simple esprit obnubilé par l’argent et les biens. Ces préjugés semblent reposés sur une jalousie et une…