L’autodafé
Voltaire écrivain engagé du 18ème siècle, a écrit des situations contemporaines de son époque qui entravaient le bonheur humain suivant un registre essentiellement satirique dans son œuvre « Candide ou l’optimisme ». C’est un conte en prose où il critique la vision optimiste. Ceci est une réaction envers certains philosophes de l’époque comme Leibniz, qui est représenté dans sonœuvre par Pangloss, philosophe dont la doctrine est : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Tout au long de son voyage, Candide découvre que le mal frappait coupables et innocents. Dans ce chapitre VI, l’histoire se passe au Portugal, dans la capitale, Lisbonne, après le tremblement de terre. A ce moment, on retrouve le personnage principal, Candide, qui se trouve dans unesituation délicate, puisque l’Inquisition a proclamé l’autodafé contre lui et son ami Pangloss, ils vont être exécutés. On raconte et décrit les étapes de cette exécution mettant en relief le sarcasme de l’auteur.
I- Le récit
Ce texte est un récit écrit à la 3ème personne du singulier. Ce récit se passe à Lisbonne capitale du Portugal. Les temps verbaux dominants, sont le plus-que-parfait(flashback) (avait détruit, avait trouvé était décidé-l.1-2-4), l’imparfait (était-l.14, avaient-l.16), le passé simple (furent-l.13, marchèrent, entendirent l.18). Et le présent du subjonctif qui apparait dans le 2ème paragraphe (soit-l.22).
Les personnages qui interviennent dans le texte sont les sages du pays, en d’autres termes les religieux qui donnent l’autodafé, le Biscayen qui épouse sacommère, les deux Portugais qui mangent un poulet sans lard, et les deux personnages principaux Pangloss qui a parlé et Candide qui a écouté avec un air d’approbation.
Les indicateurs spatio-temporels permettent au lecteur de situer l’évènement facilement dans l’espace et le temps : après le tremblement de terre (l.1), huit jours (l.13), après le dîner (l.9)/ à Lisbonne (l.2), dans desappartements d’une extrême fraîcheur (l.12).
De plus, le passage descriptif (l.15 -> 19) inséré dans la narration, a une fonction illustrative explicative qui permet aussi à son tour au lecteur, de mieux comprendre le déroulement des évènements, il constitue une suspension au récit.
Plusieurs champs lexicaux spécifiques sont présents dans ce texte :
– Le tremblement de terre, ladésolation : »tremblement de terre », « détruit », « une ruine totale », « empêcher la terre de trembler », « la terre tremble de nouveau » et « un fracas épouvantable » qui exprime la menace du tremblement du terre.
– La violence : « quelques personnes brûlées à petit feu, fessées, brûlées, pendues » qui exprime l’exécution.
– L’Autodafé : « la mitre », « le san-benito », « flammes renversées », « diables », « flammes droites », »procession », « sermon » et « coutume » qui souligne l’Inquisition (=enquête).
Ajoutons l’emploi de certains figures de style :
– Ligne 2 = périphrase « les sages du pays» qui désigne les hommes de religion.
– Ligne 3 = Oxymore : « un bel autodafé » = l’auteur met l’accent sur l’importance du mot « autodafé ».
– Ligne 4= oxymore « un bel autodafé »
– Ligne 6 = antithèse : « brulées à petit feu engrande cérémonie »
– Ligne 15 = « Candide fut fessé en cadence, pendant qu’on chantait » = situation burlesque, ambiance festive.
– Ligne 15-16= « des appartements d’une extrême fraîcheur, dans lesquels on n’était jamais incommodé du soleil »
– Ligne 18 = 2 gradations descendantes
L’utilisation de ces figures de style met en relief par endroits le sarcasme de Voltaire envers divers sujets.II- L’ironie
En addition à l’emploi de ces figures de style, la description de l’autodafé comme un spectacle constitue un élément d’ironie. Ceci est mis en relief avec l’utilisation de mots indiquant les couleurs vives, la musique ainsi que le champ lexical du spectacle : revêtus d’un san-benito, orner, mitres, peints, flammes, diable, vêtus, sermon, belle musique, faux-bourdon, chanter….