textes juridiques les plus anciens comme dans le code d’Hammourabi. Elle représente la « clef de voûte des systèmes répressifs jusqu’au XVIIIe siècle »[5] et reste une loi commune jusqu’au début XIXe siècle[6] où le mouvement abolitionniste commence à prendre de l’ampleur.
Des traces de textes juridiques sur la peine de mort ont été retrouvées dans de nombreuses civilisations au cours del’histoire. Les Mésopotamiens, les Grecs anciens, les Romains et les hommes du Moyen Âge appliquaient la peine de mort. Sanction universellement reconnue et appliquée[7], il faudra attendre le XIXe siècle pour assister à une remise en cause, puis à l’abolition de cette sanction dans la majorité des pays du monde. Cependant au XXIe siècle, la peine de mort n’a pas disparu et connaît encore de nombreuxsoutiens.
Peine de mort : historique[modifier]Les historiens s’accordent sur l’origine de la peine de mort. Celle-ci représente la punition du groupe envers un individu qui ne respecte pas les règles de vie de sa communauté. Son rôle originel est essentiellement la dissuasion (pour faire face à des populations non éduquées et à de rares élucidations de crimes) et la mise hors d’état de nuire, àune époque où le système carcéral n’était quasiment pas développé[8].
La peine de mort est une sanction pénale. L’accusé est condamné en raison du non-respect d’une règle de droit dont il a été convaincu[9]. Cette peine découle du besoin d’organisation du groupe. Avant la naissance du droit et de la justice-institution on ne peut pas parler de peine de mort. Dans ces sociétés primitives ouactuelles, ne connaissant pas l’État de droit, une condamnation à mort peut être considérée au mieux comme une exécution sommaire ou simplement comme un acte de vengeance ou de justice privée. On peut donc considérer que l’origine de la peine de mort est la construction de l’État lui-même. Le mot français « potence » vient d’ailleurs du latin « potentia », qui signifie puissance au sens politique duterme[10].
Peine de mort antique[modifier]Dès les civilisations de Mésopotamie des textes sur la peine de mort sont rédigés. Le Code d’Hammurabi, texte le plus célèbre de la période applique la peine de mort selon la loi du Talion. Ainsi, un architecte qui a réalisé une maison, laquelle s’est effondrée sur ses occupants, causant ainsi la mort du propriétaire, est puni de mort. Si c’est le filsdu propriétaire qui est tué, c’est le fils de l’artisan qui est exécuté. Si c’est une esclave du propriétaire qui est tuée, l’artisan doit lui fournir un nouvel esclave[11].
Ce texte est emblématique du caractère pénal de la peine de mort, mais aussi d’une division de la société en groupes sociaux dont la vie n’a pas la même valeur. L’esclave n’étant qu’une simple marchandise, un simpleremplacement suffit.
Pour les philosophes antiques, la peine de mort protège la société et répare le dommage causé.
Peine de mort dans la Grèce antique : Protagoras, Platon et Aristote[modifier]Article détaillé : Philosophie grecque et romaine.Protagoras (dont la pensée est rapportée par Platon) critique le principe de vengeance, car une fois que le mal est fait, il ne peut être annulé par aucuneaction. Ainsi, si la peine de mort doit être infligée par la société, c’est uniquement pour protéger cette dernière contre le criminel ou encore dans un but dissuasif[12] : « Le seul droit que Protagoras connaisse est donc le droit humain, lequel, établi et sanctionné par une collectivité souveraine, s’identifie au droit positif ou au droit en vigueur de la cité. De fait, il trouve sa garantiedans la peine de mort qui menace tous ceux qui ne le respecteraient pas[13] ».
Platon, pour sa part, voit dans la peine de mort un moyen de purification, car les crimes sont une « souillure ». C’est ainsi que dans Les Lois, il juge nécessaire l’exécution de l’animal ou la destruction de l’objet ayant causé la mort d’un Homme par accident. Pour les meurtriers, il considère que l’acte d’homicide…