Candide l’incipit

L’univers du conte est ici mis en valeur par différents procédés. En effet, on relève la présence des marques d’écriture traditionnelles de ce genre, de l’habileté avec laquelle le conteur imprègnele lecteur dans cet univers et enfin de la présence de personnages caractéristiques du conte. Autant d’éléments incontournables et qui plongent le lecteur dans un récit divertissant tout en faisantappelle aux références culturelles de celui-ci .
Voltaire inscrit son récit dans un genre par l’usage de formules et marques d’écriture traditionnelles du conte. En effet, « Il y avait en Westphalie »débute le récit ; ce tour emblématique rattache le lecteur au genre codé du conte. D’autre part, il place la situation initiale dans un cadre idéal, les noms aux consonances exotiques se succèdent« Westphalie », « Thunder-Ten-Tronckh », la scène se déroule dans un « château », lieu emblématique où l’on trouve « une grande salle » ornée d’ une « tapisserie ». Tout au long de l’incipit Voltairereprend toutes les tendances du langage de ce genre telles que des comparatifs et superlatifs « les mœurs les plus douces », « l’esprit le plus simple », « un des plus puissants » et multiplie les termespositifs et adjectifs mélioratifs « douces » (l2), « bon », « honnête » (l5), « beau » (l20) pour ancrer le récit dans un monde merveilleux. Enfin, la plupart des personnages sont issus de lanoblesse, « le baron », « la baronne » et le personnage principal Candide est en proie à une quête, les différentes marques du récit inscrivent donc le lecteur dans un genre incontournable : le conte.D’autre part, la présence du narrateur dans le récit l’imprègne davantage dans le genre du conte. En effet on observe l’existence du conteur à travers les traces de l’oralité dans le récit « je crois » (l3),celui-ci s’adresse directement à son auditoire afin de capter son attention. L’art de narrer avec des tours inattendus et à suggérer avec des mots apporte des explications aux lecteurs. Le…