« Le cataclysme était sur le point d’éclater »
La 1ère guerre mondiale est une guerre totale. En d’autres termes, il s’agit ici d’une guerre qui mobilise non seulement les combattants mais aussi l’arrière, territoire situé en dehors de la zone des combats. Les populations répondent en tant que pur patriotes portant en eux le sentiment de consentement convaincus d’une courte guerre et d’uneprompte victoire. Ils n’hésitent pas à affronter tout les obstacles et faire face à toutes les douleurs persuadés que le combat se déroule dans un cadre de justice complète. L’ensemble de la population est rallié par pur patriotisme.
La première guerre mondiale bouleverse le quotidien des femmes françaises dans la mesure où leurs conditions de vie sont de plus en plus dures. Le rôle de la femmeévolue dans la société par le biais de la mobilisation de toutes les énergies nationales.
Alors que les hommes sont massivement envoyés sur les champs dans de grandes offensives meurtrières tel que Verdun, les femmes jouent un rôle considérable à l’arrière. Devenu chef de famille en l’absence de leur époux, les femmes assument de lourdes responsabilités. En effet, l’Etat lance un appel auxfemmes le 7 août 1914 par le biais du président du Conseil René Viviani en tant qu’ouvrières en particulier dans les usines d’armement en ville et dans les champs. Les femmes sont contraintes de tenir cette position faute d’insuffisance de revenu. Nous pourrons noter prés de 430 000 munitionettes travaillent dans l’industrie d’armement. Le terme munitionnette désigne une ouvrière des usines defabrication d’armes. Mis à part les usines d’armement occupés plus de 10 heures par jour, les femmes remplacent les hommes dans d’autres secteurs d’activités tels que conduire les tramways, s’occuper du courrier…D’autant plus qu’elles assument de durs travaux de champs à partir de l’été 1914 dans une France encore à dominante rurale et agricole. Enfin les femmes participent à l’effort de guerre en tantqu’infirmières et marraines de guerres que nous traiterons par la suite.
Cependant les femmes n’étaient pas suffisantes dans le cadre d’une guerre qui est devenue longue et totale. On parle de pénuries de main-d’œuvre. L’Etat mobilise désormais l’ensemble de la population de l’arrière touchant même les enfants, les personnes âgés, et les troupes coloniales afin de participer à l’effort deguerre. Cette mobilisation se construit par ralliement ou consentement. L’acceptation de la guerre se présente sous l’image d’un devoir obligé. Leurs rôles se jouent particulièrement dans les champs : le jardinage, surveillance du bétail…Néanmoins l’industrie a besoin d’une main d’œuvre qualifiée en particulier en ce qui concerne l’armement. Des mesures sont donc entreprises en 1915 afin de rapatriés àl’arrière des ouvriers qualifiés partis combattre au front pour redoubler d’efforts dans la production d’armes en termes d’efficacité. Des soldats et des travailleurs coloniaux sont recrutés en masse. Aussi, en 1916, l’Etat se voit obligé d’instaurer une conscription obligatoire en France qui s’ajoute au service militaire obligatoire de 3 ans qui existe déjà. N’oublions pas que les hommes destroupes coloniales sont présents partout, au front et à l’arrière afin de participer à l’effort de guerre. En 1919, 500 000 ouvriers sont ramenés. Notons également que des prisonniers de guerre, des réfugiés sont mobilisés.
Les civils de l’arrière ne sont pas épargnés. Comme « les poilus » qui tentent de survivre dans les tranchées, eux aussi sont victimes des difficultés quotidiennes : ils sontdurement touchés par les pénuries alimentaires, le coût de la vie chère, les réquisitions et le rationnement, sans oublier le travail excessif comme la Belgique ou le Nord de la France, territoires occupés par les Allemands. Les civils sont parfois outrés de l’attitude de certains soldats qui pensent avoir tout les droits.
Tout d’abord l’inflation touche l’ensemble de la population de l’arrière…