Cours aes

La Gestion des Entreprises Familiales.
Les entreprises familiales constituent aujourd’hui la forme la plus répandue de l’initiative privée et ceci quels que soient les pays concernés. Même lorsque l’on focalise son attention sur les grandes entreprises cotées en bourse, celles-ci demeurent très présentes voire majoritaires dans la plupart des pays occidentaux. Cette prévalence économique ne seretrouve pas pour autant dans l’attention qu’elles attirent aussi bien dans l’imaginaire du public que dans la presse économique et financière ou que dans les travaux académiques des chercheurs en Économie et en Gestion. Les préoccupations se focalisent plutôt sur les grandes entreprises multinationale, ou sur l’ensemble informe et sans réel fondement économique des PME où loir pourra retrouversimultanément des entreprises unipersonnelles et des sociétés réalisant plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires sans réels points communs. Ce « trou noir » de la connaissance managériale est sans doute moins pardonnable lorsqu’il s’agit de la recherche académique, dans la mesure où celle-ci devrait justement par la capacité d’analyse qu’elle déploie être en mesure d’isoler laréalité des phénomènes économiques à l’œuvre. Cette réticence s’explique vraisemblablement par la croyance quasi- immanente à l’existence d’une évolution irrésistible des entreprises vers un modèle de direction professionnelle dans la lignée des analyses de Berle & Means sur le développement de l’entreprise managériale. Cette tendance rencontre sans doute aussi un parti-pris idéologique oùl’entreprise familiale est vécue comme une survivance d’un monde dépassé et rétrograde. Cette vision a ainsi dominé l’ensemble des travaux académiques plus volontiers tournés vers l’observation des grandes entreprises oubliant au passage que nombre d’entre elles conservaient une forte composante familiale. En effet, les entreprises familiales ne ressemblent pas nécessairement à l’image que l’on se faitd’elles habituellement : une petite ou moyenne entreprise dirigée par un dirigeant autocrate ou par des descendants plus ou moins compétents, fermée sur elle-même et à la compétitivité hasardeuse. Cette dernière remarque pose le problème de ce que l’on entend par entreprise familiale. Allouche et Amann (2000), au travers d’une recension ambitieuse de la littérature, ont identifié de très nombreusesdéfinitions plus ou moins restrictives. Ils conviennent que les définitions les plus pertinentes sont celles qui utilisent conjointement plusieurs critères: le contrôle de la propriété (au sens d’une influence dominante), le contrôle où au moins l’influence sur le management et l’intention de transmettre l’entreprise prise à la génération future. La profusion de définitions de l’entreprisefamiliale relevée par Allouche et Amann (2000) montre que les chercheurs en Sciences de Gestion ont récemment pris conscience du a « trou noir » évoqué précédemment et ont entrepris de s’y intéresser. À titre d’exemple, lors de l’analyse des résultats obtenus à l’issue d’une étude empirique sur le contrôle des entreprises cotées dans les 27 pays les plus riches du monde publiée en 1999 dans le trèsrespecté Journal of Finance, La Porta et al. (1999) ont écrit : « .. II est surprenant de constater que la forme de contrôle de très loin la plus représentée dans le monde n’est pas celle des banques ou des autres entreprises mais, la famille. ». L’objet de cet ouvrage est de rendre compte des apports des travaux aujourd’hui beaucoup plus fréquents des chercheurs en Sciences de Gestion en la matière.La philosophie qui a guidé la rédaction des différentes contributions est d’extraire des travaux académiques des observations et des recommandations utiles à la gestion effective des entreprises familiales. Le but n’est pas en effet seulement de rendre compte des progrès de la recherche en Sciences de Gestion dans ce domaine. Il s’agit aussi d’un livre à destination des acteurs quotidiens de…