Ecoles de pensée

(Complément chapitre 1)

Les grandes écoles qui ont marqué l’histoire économique sont :

1/ Jevons et la théorie de l’échange :
William Stanley Jevons ne croit pas à la théorie anglaise de la valeur travail. Il va utiliser les idées de Bentham (l’Utilitarisme : la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre, pour le bonheur de la communauté par le bien-être collectif) pouressayer de le démontrer. Le travail selon Jevons ne peut être la cause de la valeur des biens, parce que la dépense de travail précède, d’un long intervalle de temps parfois, le moment où le bien est consommé. Jevons refuse l’idée selon laquelle le coût de production détermine le prix moyen d’un produit. Le coût appartient au passé lorsque le produit est sur le marché. Au moment de la vente, le coûtn’intervient plus. Ce faisant, Jevons élude la question de la production et de l’offre pour se concentrer sur l’utilité ressentie par les consommateurs. Ce sera sur cette utilité que reposera la valeur. C’est le concept de « degré final d’utilité » (appelé par la suite utilité marginale).
Jevons présente la théorie de la valeur en considérant deux individus qui échangent. L’échange ne peut avoirlieu que si, pour chacune des parties, l’intérêt marginal relatif que chacun porte au bien qu’il acquiert est supérieur à celui qu’il porte au bien qu’il cède. Cet intérêt marginal n’est pas une grandeur constante mais varie avec les personnes et les circonstances. Ce que les auteurs classiques appelaient valeur d’usage ou utilité totale est une abstraction. La seule chose que nous connaissons,c’est l’intérêt relatif d’une quantité supplémentaire d’un bien par rapport à la diminution d’une quantité d’un autre bien. Jevons formule alors la loi de la décroissance de l’utilité marginale. Il fait pour cela appel à une loi psychologique qu’il emprunte de Fechner[i] , selon laquelle la force avec laquelle on répond à une simulation décroît à chaque répétition de la simulation. Cette affirmation futrépertoriée comme la loi de Weber[ii]- Fechner.
En s’appuyant sur la loi de la décroissance de l’utilité marginale, Jevons écrit l’équation de l’échange. On parle aujourd’hui de la loi de la proportionnalité des utilités marginales aux prix des produits.
On peut aussi, en définissant l’utilité marginale pondérée d’un bien comme le quotient de son utilité marginale par son prix, parler de la loide l’égalité des utilités marginales pondérées des biens.
En effet, si l’on a :
Utilité marginale de A / Utilité marginale de B = Prix de A / Prix de B
On a aussi : Utilité marginale de A / Prix de A = Utilité marginale de B/ Prix de B
Ainsi, si nous désignons par UA et UB les utilités marginales de deux biens A et B et par PA et PB leurs prix et que l’on a : UA/ UB< PA / PB
On aégalement : UA/ PA < UB / PB
Ce qui signifie que l’utilité procurée par la dernière unité monétaire dépensée pour A est inférieure à l’utilité procurée par la dernière unité monétaire dépensée pour l’achat de B. dans un tel cas, l’individu a intérêt à acheter davantage de B et moins de A.
C’est seulement lorsque l’on a UA/ UB = PA / PB que l’individu n’a plus intérêt à modifier ses achats. L’égalitéci-dessus définit donc la loi qui préside à la détermination de la demande des divers biens.

2/ Les écoles de Vienne et la théorie de l’utilité marginale :
La première école de Vienne s’est développée dans le dernier tiers du XIXème siècle à partir des travaux de C. Menger. Ce dernier adopte une théorie subjective de la valeur. Alors que pour les classiques, la valeur d’un bien s’explique par sescaractéristiques intrinsèques, objectives, l’école de Vienne et généralement l’ensemble des néoclassiques posent que la valeur d’un bien est fondée sur l’aptitude qu’a ce bien à satisfaire des besoins des agents économiques.
Menger, le fondateur de l’école autrichienne, part de l’idée selon laquelle l’activité économique s’organise autour de trois principes premiers : les besoins humains,…