Introduction
Pour créer ce fiche pédagogique j´ai choisi le roman Poil de Carotte de Jules Renard, publié en 1894. Il s´agit de l´histoire d´un enfant roux mal aimé. Le petit grandit entre la mère qui le hait et un père indifférent. On suit les événements de ce jeune garçon, sa relation avec sa famille et le monde qui l´entoure.
Le fiche pédagogique comprend les textes ‹‹ Les Poules ›› et‹‹ Les Lapins ›› qui sont tirés de ce roman autobiographique. Inspiré de mon dernier stage (où j´ai traité le texte tiré de Petit Nicolas) ce fiche va être orienté sur la domaine de compréhension écrite et la récherche du determinant correcte. Les leçon suivantes on peut profiter de cet oeuvre en lisant les autres textes à voix haute, parceque j´ai rencontré beaucoup de difficultés en lecture chezélèves.
Fiche pedagogique – Poil de Carotte
Niveau A2
Matériel: Deux extraits du livre Poil de Carotte de Jules Renard – ‹‹ Les Poules ›› et ‹‹ Les Lapins ››.
Objectifs: 1. Compréhension écrite – ‹‹ Les Poules ››.
2. Récherche du determinant correcte – ‹‹ Les Lapins ››.
Démarche : 1. a) Lecture du texte ‹‹ Les Poules ›› à voix haute, répondre aux questions.
b)Corrigé, explication.
2. a) Lire extrait ‹‹ Les Lapins ›› et compléter le texte lacunaire.
b) Corrigé.
Les Poules
– Je parie, dit madame Lepic, qu’Honorine a encore oublié de fermer les poules.
C’est vrai. On peut s’en assurer par la fenêtre. Là-bas, tout au fond de la grande cour, le petit toit aux poules découpe, dans la nuit, le carr noir de sa porte ouverte.
-Félix, si tu allais les fermer? dit madame Lepic à l’aîné de ses trois enfants.
– Je ne suis pas ici pour m’occuper des poules, dit Félix, garçon pâle, indolent et poltron.
– Et toi, Ernestine?
– Oh! Moi, maman, j’aurais trop peur!
Grand frère Félix et soeur Ernestine lèvent à peine la tête pour répondre. Ils lisent, très intéressés, les coudes sur la table, presque front contre front.
– Dieu, queje suis bête! Dit madame Lepic. Je n’y pensais plus. Poil de Carotte, va fermer les poules!
Elle donne ce petit nom d’amour à son dernier né, parce qu’il a les cheveux roux et la peau tachée. Poil de Carotte, qui joue à rien sous la table, se dresse et dit avec timidité:
– Mais, maman, j’ai peur aussi, moi.
– Comment? Répond madame Lepic, un grand gars comme toi! C’est pour rire.Dépêchez-vous, s’il te plaît!
– On le connait; il est hardi comme un bouc, dit sa soeur Ernestine.
– Il ne craint rien ni personne, dit Félix, son grand frère.
Ces compliments enorgueillissent Poil de Carotte, et, honteux d’en être indigne, il lutte déjà contre sa couardise. Pour l’encourager définitivement, sa mère lui promet une gifle.
– Au moins, éclairez-moi, dit-il.
Madame Lepic hausse les épaules,Félix sourit avec mépris. Seule pitoyable, Ernestine prend une bougie et accompagne petit frère jusqu’au bout du coridor.
– Je t’attendrai là, dit-elle.
Mais elle s’enfuit tout de suite, terrifiée, parce qu’un fort coup de vent fait vaciller la lumière et l’éteint.
Poil de Carotte, les fesses collées, les talons plantés, se met à trembler dans les ténèbres. Elles sont si épaisses qu’il se croitaveugle. Parfois une rafale l’enveloppe, comme un drap glacé, pour l’emporter. Des renards, des loups même, ne lui soufflent-ils pas dans ses doigts, sur sa joue? Le mieux est de se précipiter, au juger, vers les poules, la tête en avant, afin de trouer l’ombre. Tâtonnant, il saisit le crochet de la porte. Au bruit de ses pas, les poules effarées s’agitent en gloussant sur leur perchoir. Poil deCarotte leur crie:
– Taisez-vous donc, c’est moi!
Ferme la porte et se sauve, les jambes, les bras comme ailés. Quand il rentre, haletant, fier de lui, dans la chaleur et la lumière, il lui semble qu’il échange des loques pesantes de boue et de pluie contre un vêtement neuf et leger. Il sourit, se tient droit, dans son orgueil, attend les félicitations, et maintenant hors de danger,…