Hommage à victor hugo

Kadey
Balbutiements dans la redistribution de la Redevance Forestière Annuelle (RFA)

Parler de Redevance Forestière Annuelle (RFA) dans le département de la Kadey est perçu par certaines autorités administratives et municipales comme une velléité de trouble à « l’ordre social » qui semble prévaloir dans la zone. Certaines d’entre elles déploient tous les subterfuges pour que les populationsbénéficiaires n’en connaissent ni les contours de son calcul, ni les mécanismes de redistribution et de gestion suivant les lois de la République.

Dans les arrondissements de Ndélélé et de Mbang par exemple, les RFA ne sont pas reversées aux bénéficiaires respectivement depuis 2002 et 2006. En tous cas certainement pas dans leur intégralité; loin s’en faut! Interrogées sur les raisons de cetétat de chose, les autorités dénoncent la « mauvaise gestion » des populations qui ont bénéficié de ces fonds. Il faut dire que les mairies versaient cette redevance en espèces directement aux « comités de gestion » qu’elles avaient institués auprès de chaque village. Ces comités n’étaient pas conformes à la loi (Arrêté conjoint °00012 MINAT/MINEFI du 29/04/1998) car les membres qui y siégeaient étaientgénéralement choisis par les maires alors que la législation prévoit que ceux-ci soient élus de façon démocratique en assemblée générale au sein de la communauté concernée. En plus, les membres de ces comités ne savaient pas sur quelles bases étaient déterminées les sommes qui leur étaient versées. Dans près de 80% des villages de ces (02) deux arrondissements, 75% du peu d’argent perçu a étédétourné par les membres des comités et le reste utilisé pour des dépenses somptuaires. De sorte qu’il est rare de trouver dans un village une œuvre sociale réalisée avec les revenus de la RFA.

Face à cette situation, les autorités avaient changé de procédé de redistribution. Elles avaient opté pour l’exigence à chaque « comité de gestion » de la soumission des projets à réaliser assorti du montanty afférant. Logiquement, ces comités ne sachant pas la fourchette des montants à recevoir avaient élaboré, pour la plupart, des projets que les mairies avaient jugés irréalisables à cause de leurs coûts et elles avaient alors décidé de bloquer cet argent pour le rendre plus consistant. Pour les projets que les communes avaient jugés acceptables, les populations ne s’y sont pas reconnues car ontestimé, à juste titre d’ailleurs, qu’ils n’étaient pas prioritaires pour leur développement.

Mais en réalité, cette situation n’aurait pas prévalu si les comités de gestion avaient été institués conformément à la loi (Arrêté conjoint de 1998), car les membres du comité sachant avec exactitude les sommes à recevoir pouvaient en toute objectivité concevoir des projets réalistes et prioritairespour chacune de leurs communautés. Et en plus, la loi a prévu qu’au sein de chaque comité de gestion existe un membre choisit par la communauté et chargé de contrôler toutes les opérations administratives ainsi que celles comptables effectuées de sorte que les ayant droits puissent avoir un regard sur l’utilisation de leurs dus.

C’est ainsi que pour apporter des facteurs correctifs à cettesituation, la FOCARFE a initié un projet de renforcement des capacités des populations de ces (02) deux arrondissements sur les RFA. Mais après la tournée de lancement du projet effectuée par l’équipe de la FOCARFE en Janvier 2009, le Sous-préfet de Ndélélé a suspendu sur l’étendue de son unité administrative toute sensibilisation relative aux redevances sous prétexte que cela aurait pu compromettre lebon ordre social qui régnait dans la région.

Les autorités administratives et municipales de Mbang par contre se sont montrées réceptives et après les sessions de sensibilisation/formation des communautés organisées par la FOCARFE dans environs (50) cinquante villages, elles l’ont accompagnée au mois d’Août 2009 dans la constitution de 31 comités de gestion conformes aux prescriptions…