La consommation des ménages

Le mois dernier, les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont diminué de 1,2 % par rapport au mois précédent après avoir progressé de 1,6 % en mars, a annoncél’Insee mercredi 26 mai. La consommation des ménages continue de souffrir de la chute des ventes automobiles et elle est repartie à la baisse en avril après une embellie fugace, faisant craindrel’essoufflement de ce traditionnel moteur de la croissance française. Selon l’entourage de la ministre de l’économie, Christine Lagarde, cette baisse de la consommation est « intégralement liée au repli desachats d’automobiles, consécutif à la fin de la prime à la casse qui avait permis de relancer le secteur tout au long de l’année 2009 ». Les dépenses en biens durables ont en effet fortement diminué (- 4,4%), un recul provoqué par la nouvelle chute des achats automobiles (- 9,5 %) en avril, après une baisse de 11,2 % déjà sur l’ensemble du premier trimestre.

« CHASSE AUX DÉPENSES SUPERFLUES »

Lesdépenses en équipement du logement sont également en baisse (- 0,3 % après + 0,8 % en mars). « Hors automobiles, peu de signes de décrochage de la consommation sont aujourd’hui observables », assure-t-onà Bercy, où l’on souligne que les achats sur les « autres postes de consommation », qui représentent près de la moitié des dépenses des ménages en produits manufacturés, progressent pour le troisièmemois consécutif (+ 0,8 % après + 0,3 % en mars). « La consommation est en train de lâcher », rétorque l’économiste Alexander Law. « Le chômage continue d’augmenter, l’inflation grignote le pouvoir d’achatet l’austérité annoncée va priver la consommation du peu de perfusion qui lui restait », résume-t-il. « L’argent qui était affecté en fin d’année dernière à l’automobile ne sera pas forcément réalloué àd’autres postes de consommation » car « les Français vont plus que jamais faire la chasse aux dépenses superflues », prévient M. Law. « La baisse de l’euro ne devrait pas arranger la situation dans la…