La videoconference

La vidéoconférence dans le milieu éducatif, atouts et limites

Par Sonia Sehili

Le programme de formation de l’école québécoise tend à répondre aux besoins d’un monde en perpétuel changement. Il vise entre autres, à préparer les jeunes d’aujourd’hui à mieux relever les défis auxquels ils devront faire face dans la société du savoir, où les technologies de l’information et de lacommunication occupent une place de prédilection. Celles-ci, grâce à leur potentiel, ouvrent de véritables perspectives pour le développement humain et pour l’édification de sociétés plus démocratiques. Mises à profit dans les champs disciplinaires, les TIC « servent d’accélérateur au développement d’un large éventail de compétences transversales et disciplinaires ». Leur utilisation favorise lacollaboration, le partage d’idées et de réalisations ainsi que la communication éducative à distance. La formation à distance fait un usage privilégié, voire nécessaire de la communication pédagogique médiatisée. Celle-ci constitue d’ailleurs un des aspects majeurs de la formation à distance. Étant donné les contraintes spatio-temporelles, les instruments de formation s’articulent autour d’outils decommunication médiatisée pour diffuser l’information et créer des environnements d’apprentissage interactifs et conviviaux. La vidéoconférence est un média qui s’inscrit dans la gamme des moyens offerts par les technologies de l’information et de la communication. Bien qu’il soit marqué par une composante technologique dont il faut tenir compte, cet outil perce de plus en plus le milieu pédagogique etplusieurs expériences tracent la voie à ce média de communication, vecteur de pratiques innovatrices en formation à distance. Dans le cadre du projet « Le club de lecture à large bande », une vidéoconférence multiclasses a été vécue. Il s’agit d’un projet mené par la Bibliothèque Nationale du Canada, en collaboration avec le Conseil national de recherche et la classe virtuelle du Centre de recherchessur les communications Canada (CRC). Des élèves et leurs enseignants ont participé à cette activité : • • • École secondaire Hormidas-Gamelin, de la commission scolaire du Coeur-des-Vallées, École secondaire Saint-Laurent, de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, École élémentaire W.O Mitchell, à Ottawa.

Lors de cette activité, les participants ont échangé leurs points de vue sur le livreLa valise d’Hana de Karen Levine et discuté avec un survivant de l’holocauste ainsi qu’avec l’auteure du livre. Plusieurs activités préliminaires ont permis à l’équipe d’encadrement et d’organisation de préparer la session de vidéoconférence avec tous les intervenants concernés, qu’ils soient

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des enseignants, des élèves ou des responsables de l’infrastructure technologique. Une séance deréflexion et d’évaluation a suivi cette session de vidéoconférence et a permis aux élèves de présenter leurs réalisations créatives d’une manière détaillée. La technologie sélectionnée par le CRC pour tenir cette activité de formation éducative à distance est le Polycom, un équipement de vidéoconférence haut de gamme qui s’appuie sur le protocole de communication standard H323. Pour analysercette situation de communication éducative à distance, nous allons tenter de répondre aux questions suivantes : en quoi la vidéoconférence peut-elle être considérée comme un média éducatif ? Peut-elle influencer le contenu du message ? Comment permetelle d’établir une relation entre les différents acteurs? Quelles sont leurs réactions émotives ? Quels sont les bruits qui interviennent dans latransmission du message et quels en sont les impacts? Peut-on parler d’interactivité en utilisant ce média ? Quelle rétroaction ce média permet-il? Jusqu’à quel point ce média est-il convivial et accessible? Quels arguments peut-on avancer pour justifier la pertinence d’un tel média pour construire une activité de formation à distance favorisant la communication éducative ? Afin de mieux analyser la…