Q 46 : LE CARRE MAGIQUE
INTRODUCTION :
A la croisée des chemins entre économie réelle et économie financière, le carré magique, inventé par Nicolas KALDOR (1908-1986), économiste britannique du courant post-keynésien, est une représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique économique conjoncturelle d’un pays que sont :
* la croissance,
* le taux de chômage,
*l’équilibre extérieur de la balance commerciale
* et la stabilité des prix
C’est en rejoignant les quatre points, qu’on obtient un quadrilatère qui représente d’autant mieux une situation économique favorable que ce quadrilatère est proche du carré magique.
Nous verrons dans un premier temps comment se construit le carré magique et dans un deuxième temps son intérêt et son impact sur lesecteur bancaire.
I) LA CONSTRUCTION DU CARRE MAGIQUE :
C’est un graphique qui représente les quatre axes cardinaux. Chaque axe correspond à un objectif de politique conjoncturelle d’un pays. Ainsi le gouvernement cherche à atteindre ces objectifs.
1) Les objectifs sont interdépendants :
Au Nord : est représenté le taux de croissance économique en % (PIB). L’objectif est d’avoir un taux leplus élevé possible, mais il est possible d’atteindre le zéro.
A l’Ouest : est représenté le taux de chômage en % (nombre de chômeurs/pop active). L’objectif est d’avoir un taux de chômage le plus bas possible.
A l’Est : est représenté le taux d’inflation en % . L’objectif est d’avoir un taux d’inflation le plus bas possible.
Au Sud : est représenté le solde de la Balance Courante parrapport au PIB en %. Le solde de la Balance Courante étant la différence entre les exportations et les importations de marchandises et de services. L’objectif est d’être en situation d’excédent le plus élevé possible (plus d’exportations que d’importations).
2) Le fonctionnement :
Chaque axe a sa propre échelle ( l’échelle du taux de chômage est généralement la même que celle du tauxd’inflation et celle du taux de croissance correspond à celle du solde de la Balance Courante.)
Représentation graphique du carré magique
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En reliant les quatre points cardinaux, nous obtenons des segments qui vont former un carré. Dans ce cas précis, les résultats économiques d’un pays seraient excellents (pas de chômage, pas d’inflation, de la croissance et unexcédent commercial). Mais dans la réalité ce carré est un mythe car il est très rarement atteint. Par conséquent, lorsqu’un pays est loin de ce carré (il connaît donc un ou des aplatissement(s)) et sa situation économique est mauvaise.
Remarque : Cet approche de Kaldor est très proche de celle des néo-classiques dans la mesure où elle résonne en terme d’équilibre sur le marché.
La politique monétaireéchappant à la zone euro = exclut la surveillance des prix. D’autres objectifs dits secondaires peuvent être pris en compte : finances publiques, pouvoir d’achat, investissement, consommation par exemple).
Un taux d’inflation élevé résulte d’un déséquilibre sur le marché des biens et services, l’offre devient inférieure à la demande. Cependant il n’est pas certain qu’un taux d’inflation égal à 0% soit la meilleure solution.
Sur les marchés extérieurs, il faut qu’il y ait un excédent, mais un déficit peut être acceptable quand il vise à aider les pays en voie de développement qui en ont besoin.
En fonction des objectifs, le désirable n’est pas représenté de la même façon car tout est relatif. Ex : sur certains axes, il n’y a pas de zéro car il ne sera jamais atteint.
Les objectifssont donc parfois incompatibles : le taux élevé de croissance ravive l’inflation (demande excessive sur les prix comme les matières 1ere) et ne va pas réduire nécessairement réduite le chômage. Forte conjoncture / reste du monde va dégrader le solde extérieur (+ M et –I). Par ailleurs, un taux faible de chômage peut relancer l’inflation (tensions sur les salaires et sur la demande)
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