Les sirenes de bagdad

Il n’a pas de nom parce qu’un nom est déjà un premier aveu devant les policiers, parce que sa vie risque d’être bien trop courte pour qu’on se souvienne de celui-ci, parce que tout le monde leconnait dans son petit village de bédouins qu’il a rejoint quand la faculté de Bagdad a fermé ses portes au début du conflit. Et, depuis, il vit tranquillement entouré des ses sœurs attentives en passantson temps avec les jeunes désœuvrés du village. Mais la guerre le rattrape vite, un première fois quand le fils un peu simplet du ferronnier se fait abattre par les soldats quand il s’enfuit au contrôled’un check point , une deuxième fois quand la noce de jeunes mariés du village est écrasée par des missiles qui laissent la mort et le désastre sur la plus belle propriété de la région et enfin, unetroisième fois quand les soldats américains font irruption chez lui bousculant et humiliant femmes et enfants et surtout son père devant lequel il ne paraitra plus avant de l’avoir vengé car l’honneurchez les bédouins se place au-dessus de la vie.

Il décide ainsi de rejoindre Bagdad et les fédayins car ‘L’offense se devait d’être lavée dans le sang, seule lessive autorisée pour garder sonamour-propre. » Alors commence les tribulations du pauvre garçon seul dans la ville, livrée à tous les démons, qui cherche un point d’ancrage à partir duquel il pourra exercer sa vengeance et vider toutesa haine. Il connaîtra ainsi la misère, la peur, les attentats, les trahisons et enfin l’attention de ceux qui le destinent à un avenir historique qui marquera un changement radical dans la vie del’humanité.

Khadra change de terrain d‘action mais ne change pas de méthode, certes son récit linéaire et clair lui permet de concentrer au cœur de son intrigue tout, ou peu près, ce qui peut arriverdans un pays comme l’Irak en ébullition après la chute de son dictateur, mais son analyse est un peu trop simpliste pour que son message qui voudrait être de paix, mais ne l’est peut-être pas tant…