La mondialisation n’est pas coupable. Vertus et limites du libre-échange. Paul R. Krugman
« La mondialisation n’est pas coupable. Vertus et limites du libre-échange »
de Paul R. Krugman
éd. LaDécouverte, 2000, 218 p., 7,50 euros.
Résumé
Le développement du libre-échange est souvent considéré comme la source de tous nos maux. La réalité est plus nuancée, explique Paul Krugman.Analysant les facteurs de la compétitivité internationale, fondée sur les gains de productivité, il défend l’idée que la théorie des avantages comparatifs fonctionne encore. Par ailleurs, dit-il, lamondialisation encourage également les investissements en direction des pays du Sud.
Commentaire critique
Une nation doit-elle être compétitive ? La question paraît absurde: avons-nous lechoix dans une économie mondialisée où ceux qui se montrent moins performants perdent inévitablement des parts de marché et s’appauvrissent ? Et n’est-ce pas parce qu’elle est moins compétitive que laplupart de ses concurrentes que l’économie française connaît ce chômage de masse qui la ronge?
Pour l’économiste américain Paul Krugman, il ne s’agit pourtant que d’une dangereuse « obsession », selonle titre du premier chapitre de La mondialisation n’est pas coupable. Ne confondons pas, écrit-il en substance, firmes et Etats. Les premières ont un besoin impératif de compétitivité: si Pepsi estmoins performante que Coca-Cola, elle va voir ses marchés se rétracter, ses bénéfices fondre et, à terme, c’est la disparition qui l’attend. Rien de tel ne menace un Etat développé: « Il existe des forcesqui tendent à rétablir l’équilibre et qui assurent normalement que tout pays continue d’être capable de vendre toute une gamme de produits sur les marchés mondiaux et d’équilibrer à long terme sabalance des paiements, même si sa productivité, sa technologie et la qualité de ses produits sont inférieures à celles des autres pays. » Krugman suit en cela la théorie des avantages comparatifs.
La…