Raroc

La rentabilité du risque de crédit bancaire.

Cette partie permettra de comprendre l’aspect technique de la rentabilité du risque de crédit et de voir à travers des simulations l’impact de la notation de contrepartie sur la rentabilité de l’opération. Nous verrons que plus la note est faible, plus les marges de crédit et les garanties doivent être importantes afin d’augmenter la rentabilité etdiminuer le risque.

RAROC : le coût du capital.

Nous devons d’abord faire la distinction entre le RAROC Cible et le RAROC calculé sur une opération spécifique. La formule de calcul des deux indicateurs est très similaire et c’est pour cela que nous nous intéresserons uniquement à celle du RAROC sur une opération spécifique.
Le Risk Adjusted Return On Capital Cible (ou coût du capital)est un indicateur lié au niveau de rémunération des actionnaires dont le niveau est défini en fonction du métier de la banque (crédit, produits de marchés, etc.) pour permettre d’atteindre l’objectif de ROE[1] que la banque s’est fixé. A différence du RAROC sur opération spécifique, le RAROC Cible prend en compte des éléments budgétés par la banque tant au niveau du dénominateur comme au niveaudu numérateur de la formule de calcul.
Le RAROC sur une opération spécifique se définit comme la rentabilité des fonds propres après impôts, ajustée du risque de crédit et du risque opérationnel. Cet indicateur peut se comparer à un objectif de rémunération de fonds propres. Le RAROC est calculé selon la formule suivante :

Ainsi, pour qu’une opération, de financement par exemple, soit rentablepour la banque, le RAROC doit être supérieure au RAROC Cible.

EVA : un autre indicateur de rentabilité.

L’Economic Value Added (EVA) mesure la création de valeur résiduelle en montant après impôts d’une opération après avoir pris en compte l’ensemble des coûts dont la rémunération des actionnaires. Pour rappel, le niveau de rémunération des actionnaires est donné par la notion de RAROCCible (ou coût du capital), dont le niveau est défini par périmètre (type de métier) au sein de la banque pour permettre d’atteindre l’objectif de ROE que la banque s’est fixé. L’EVA est calculé selon la formule suivante.

Schéma récapitulatif des principaux éléments de la gestion et de la rentabilité du risque.

Cas pratique : simulations RAROC.

Afin de montrer l’impact durating sur le calcul du RAROC et donc sur la rentabilité du risque, nous avons réalisé 3 simulations en prenant 5 entreprises parmi les 37 ETI du cas pratique précédent. Pour effectuer les simulations, nous avons utilisé les outils de calcul de RAROC internes à la banque.

Objectifs

– Comparer les RAROC Cible au RAROC sur l’opération spécifique.
– Observer la corrélation entre le rating, lesmarges et les garanties
Caractéristiques de l’échantillon et hypothèses

– Le RAROC Cible est fixé à 11% (taux à titre indicatif et proche de celui utilisé actuellement dans le cadre de financement moyen long terme).
– Les 5 entreprises ont 5 ratings différents allant de D+ à B.
– A chaque simulation, chacune emprunte 10 millions d’euros, sur 5 ans, l’amortissement est linéaire ettrimestriel. Il s’agira d’un financement d’acquisition.
– Les marges de crédit seront de 80 bp (points de base)[2] plus 5 000 euros de commissions à la première simulation, et 110 bp avec 10 000 euros de commissions pour les deux suivantes.
– Les garanties sur le financement interviennent qu’à partir de la troisième simulation. Ces garanties sont des nantissements sur titres (actions o parts sociales)ainsi que des nantissements sur fonds ce commerce.

Résultats

|RAROC Cible = 11% |
|Rating |‘Bon’ |‘’Assez |‘’Acceptable ‘’ |‘’Moyen’’ |‘’Passable’’ |
| | |Bien’’ |…