Faut-il préférer la révolte à la résignation?
Les philosophies antiques telles que le stoïcisme se sont grandement attardées sur la question de déterminisme. Et si la notion de destin varie d’une pensée à l’autre,beaucoup ont toutefois constaté le retour cyclique des évènements sur lesquels l’Homme n’a aucun pouvoir. Face à cette constatation, l’Homme a deux option : la révolte ou larésignation.
Cette dernière désigne un renoncement à lutter et abroge par la même occasion le désir de vivre et empêche l’homme d’accéder à la liberté..Le résigné accepte le sort qui lui est réservé. La révolte ,elle, signifie s’opposer à l’autorité établie. Et ce, peu importe si cette autorité apparaît sous les symboles de religions,de fatalité. Même si elle ne constitue qu’un leurre rassurant. Alorsqu’elle choix faire ? Et pourquoi ?
Tout d’abord, au nom de quoi l’individu est-il forcé de faire un choix, l’un s’avèrerait- il
préférable à l’autre? L’individu a-t-il le devoir, l’obligation ou encore la capacité de se positionner
Ils sont moralement condamnables. En effet, la révolte comme la résignation implique la violence faite aux autres ou à soi même
Mais ne paraissent-ellespas également toutes les deux louables ? La rébellion nécessite du courage, tandis que le renoncement ,de la sagesse.
L’homme ne peut pas être totalement révolté ni totalement résigné. Il lui reste donc l’alternative de ne pas se choisir.
L’important n’est-il pas de vivre et de profiter en acceptant que certaines situations soient prédestinées et que d’autres, au contraire, émanent d’un choix etd’une liberté.
En effet, selon Albert Camus, se révolter revient à assumer ses choix. Prendre sa vie en main en décidant d’avoir le contrôle. De fait,l’Homme devient responsable. Il ne rejette plus la faute de ses tourments sur un quelque destin ou sur un quelque dieu.
Mais, derrière cela, un coté se veut rassurant. L’homme responsabilisé
donne du sens à sa vie. Il ne se sent pas inutile,et se complait dans l’image de l’être supérieur. L’Homme libre et insoumis.
Cependant, il l’est. Plus soumis qu’un animal à son instinct, il est résigné face à l’autre,à l’image qu’il veut donner . Cela l’empêche d’être libre. Les autres empêchent l’individu de se réaliser pleinement. La révolution américaine n’a-t-elle pas influencé toute une série d’autres révolutions européennes ? Même l’Hommerévolté n’est constituée que des influences venant de l’autre. Tout n’est que répercussion d autrui. D’ailleurs, Sartre ne disait-il pas «l’Enfer, c’est les autres »
En outre,un paradoxe démontre l’incohérence des ces attitudes, à la fois opposées et interdépendantes. Dans chaque révolution, la prise de pouvoir par des meneurs constitue une réalité. Ceux-ci tentent d’imposer leurs idées. Orle sentiment de révolte, même s’il nait à cause de l’influence des autres, reste un élément personnel et subjectif. Donc les meneurs de la révolte imposeront leur propre vision aux autres.
Prenez par exemple des révolutions russes de 1904, les bolchéviks ont pris le pouvoir par la force, alors qu’ils ne représentaient qu’une minorité.
Par conséquent, une révolte populaire se constitued’elle-même de résignés.
En outre, la résignation peut s’avérer parfois nécessaire et obligatoire pour l’Homme. Après tout, pourquoi se révolter puisqu’il n’a aucun pouvoir sur les conjonctures qui l’entourent?
Peu importe ce qu’il accomplira, ce n’est pas lui qui décide. Il n’est pas maitre de son destin.
L’Homme devrait être capable d’ accepter les conjonctures mais refuser d’en souffrir. Lebonheur réside dans l’indifférence aux évènements extérieurs.
Et cela n’est mauvais en soi. Les gens peuvent ressentir parfois le désir voire le besoin de se désengager des vicissitudes extérieures. L’individu moderne tente d’ expliquer tout ce qui arrive et de trouver des coupables à tout.
Selon la psychologie moderne par exemple,l’autisme chez les bébés viendraient d’un refus inconscient de…