Revolution de 1848

En 1848, on pénétrait dans les bâtiments royaux après l’évacuation du monarque et de tout son entourage.
En 1848 on respectait le sacré, ainsi le crucifix de la chambre de la reine sera sauvé par un polytechnicien, et ramené à l’église devant des insurgés émus et chapeau bas.
Cette non-violence aurait selon les historiens deux raisons, le vœu des socialistes humanistes pour une révolutiondigne des temps nouveaux, fraternelle et pure, et la peur des notables en position défensive craignant une nouvelle Terreur modèle 1792.
Mais pendant que le peuple fêtait la victoire, il fallait remplacer l’autorité déchue. Aussi La Duchesse d’Orléans candidate – régente, le comte de Paris à la main, il n’avait que 9 ans, allait se retrouver au Palais Bourbon, pour une investiture parlementaire.Heureusement, les députés n’étaient pas seuls, les insurgés avaient envahi la salle des séances, et la pression populaire allait faire pencher dans le camp de la République des élus de l’opposition, comme Lamartine.
Le 24 au soir à l’hôtel de ville un gouvernement provisoire était formé, résultat d’un compromis entre républicains, libéraux non socialistes, et les démocrates plus ou moins ouvertsaux idées socialistes. 11 noms formaient ce gouvernement provisoire ou la collégialité devait être la règle. Cette solution qui envisageait des membres du gouvernement ministres, des membres du gouvernement non ministres, et des ministres non membres du gouvernement, devait permettre à ce groupe de remplacer le roi, par le chef du gouvernement, et ainsi de gouverner.
Les plus favorisés étantceux de la première catégorie, tels Lamartine aux Affaires étrangères, Crémieux à la justice, Ledru-Rollin à l’intérieur, Arago à la Marine, Marie aux Travaux publics, Garnier-pagès aux finances, et Marrast à la mairie de Paris.

Les moins favorisés seront Dupont de l’Eure, trop âgé, mais surtout Flocon, Louis Blanc et Albert, tenus à l’écart des postes ministériels en raison de leur tendancesocialiste clairement affichée.
Cette équipe comprendra aussi quelques extérieurs qui recevront des ministères, ainsi Bethmont au Commerce, Carnot à l’instruction publique, le général Bedeau à la guerre. Deux sous secrétaires d’Etat seront désignés plus tard, le colonel Carras pour la guerre, et Victor Schoelcher pour la Marine.
Pour les choix essentiels, les 11 seront unanimes, malgrél’opposition entre les socialistes Leblanc et Albert, et le clan des républicains libéraux : Marie, Crémieux, Garnier-Pages, et Marrast, hostiles au socialisme. Au centre, Lamartine et Ledru-Rollin seront en position charnière, position qui sera renforcée par l’attribution de ministères principaux. Lamartine aux Affaires étrangères, était le véritable chef du gouvernement. Ce grand écrivain, royalistejusqu’au 1830, allait défendre le drapeau tricolore contre le drapeau rouge proposé par les révolutionnaires.
1848 sera plus qu’une promesse, ce sera une réalisation, avec l’établissement du suffrage universel, (masculin), l’abolition de l’esclavage colonial, de la peine de mort pour crime politique, et de la création des ateliers nationaux remède immédiat au chômage parisien.
L’installationauprès du gouvernement d’un conseil d’ouvriers animé par Albert sera l’embryon d’un véritable ministère du travail réclamé par les révolutionnaires.
Les clubs et les journaux allaient se multiplier, pendant encore quelques semaines l’atmosphère bon enfant allait perdurer, les orateurs populaires étaient applaudis, le clergé bénissait les arbres de la liberté, on entrevoyait l’affranchissementdéfinitif de la classe ouvrière.
Les Parisiens célébraient la révolution européenne, Milan, Berlin, Vienne, Francfort étaient aussi secouées par des révoltes urbaines. Cette fraternité ambiante allait être gravée dans la pierre de nos édifices publics. Car si 1789 avec donné à la devise républicaine le binaire à ‘’Liberté-Egalité », 1848 imposait le ternaire en ajoutant la Fraternité.
Mais ce…