C O R R I G É
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© Hatier 2007
ts d’oral
Celui qui agit de manière inconsciente, et qui est incapable de savoir ce qu’il fait, peut facilement être conduit à des actions dangereuses, pour lui ou pour les autres. Il dépend de forces impulsives qui peuvent le mener n’importe où, et quisuppriment ses choix volontaires possibles. Au contraire, la prise de conscience de soi-même, et de ses actions, permet d’en évaluer les conséquences, et de savoir ce qui nous est bénéfique. Ce sont mes propres choix qui interviennent alors. De ce fait, il semble bien établi que la conscience puisse être libératrice. Mais, comme le montre la distinction entre la conscience et la spontanéité, une prise deconscience peut aussi conduire à entraver certaines de nos actions. Comment, par exemple, un mille-pattes pourrait-il arriver à se déplacer correctement, et rapidement, s’il devait réfléchir à la présence de chacun des membres qui le lui permettent ? Celui qui fait trop intervenir sa conscience ne devient-il pas timoré, et toujours à peser interminablement le pour et le contre, de la moindreaction comme de la moindre pensée ? Pouvons-nous alors, véritablement, qualifier de libre quelqu’un qui est dans l’incapacité d’agir ?
La morale
La politique
Introduction
La raison et le ré
LA CONSCIENCE • SUJET
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De manière générale, une liberté et une action ne s’inscrivent-elles pas dans une prise sur le monde, qui permet leur intervention concrète, mais aussi qui en limitel’étendue ? Autrement dit, la conscience et la liberté n’admettentelles pas des limites nécessaires, et ne faut-il pas considérer l’impact de ces limites sur l’émergence de la conscience ?
1. La conscience comme source de liberté
A. La conscience permet une prise de recul et un esprit critique La prise de conscience semble bien signifier une libération. Elle permet en effet de se sortir decertaines dépendances, vis-à-vis de la nature. Celui qui obéit entièrement aux lois de la matière extérieure, et à l’instinct, reste tributaire de ce qui lui est donné, sans pouvoir intervenir. Il reste prisonnier de l’immédiat et tombe souvent dans des illusions, comme celles que Freud a pu mettre à jour avec l’inconscient. L’inconscience entraîne l’intervention de pulsions, qui nous poussent à agir et àdésirer, mais en n’écoutant que le principe de plaisir. La réalité n’est plus ce à quoi notre esprit cherche à s’adapter, et il se réfugie dans le fantasme et l’illusion. Ainsi, Freud a pu montrer que la cure psychanalytique consiste justement à prendre conscience de ces désirs ou de ces interdits inconscients qui nous paralysent, leur prise de conscience suffisant à les faire disparaître en tantque forces de refoulement. La conscience, de manière générale, est ce qui nous permet de prendre du recul, par rapport à nous-même ou par rapport à la réalité extérieure. Nous pouvons ainsi nous éloigner de certaines influences ou de certains déterminismes, afin de les considérer plus librement. Et c’est également ce qui explique que la conscience puisse être à l’origine de notre esprit critiqueet de notre réflexion. Descartes, en développant l’idée du cogito, montre bien en quoi la conscience peut être à l’origine de toute découverte scientifique, puisque les critères du vrai et du faux proviennent de notre esprit, et de la clarté et distinction de nos idées, qui elles-mêmes se fondent sur notre conscience comme point de référence immuable. Cette liberté qu’apporte la conscience, Alainla résume bien dans sa phrase : « Penser, c’est dire non. » C’est faire la différence entre moi qui pense et ce sur quoi je pense, pour ne compter que sur le pouvoir de ma propre faculté de penser, en tant qu’individu. B. La conscience à l’origine des actions culturelles de l’homme Cette liberté qu’apporte la conscience se traduit dans les possibilités de réalisation de l’homme. Hegel,…