Une nouvelle organisation du travail : taylorisme et fordisme

1ère partie : Répondre aux questions

1) Le document 1 est une photographie qui a été prise vers 1930 dans les usines de la société productrice d’automobiles Citroën. Cette photographie nous montre, d’après la légende au bas du cliché, une chaîne de montage équipée de postes à souder munis de pinces mobiles. Les ouvriers sont nombreux et ont tous l’air d’avoir une place bien attitrée, lesmachines mises à leur disposition pour la soudure sont suspendues sur des IPN et l’espace de travail autour des ouvriers est complètement dégagé ce qui accentue l’impression d’ordre. Nous voyons bien qu’ils n’ont pas à se déplacer ; les pièces à retravailler circulent sur un tapis roulant suivant la chaîne de montage, elles se déplacent donc sans que les ouvriers aient à le faire. A gauche du document,nous apercevons un homme en costume-cravate avec un chapeau, qui n’est donc pas un ouvrier mais qui a l’air de les observer. Ce cliché est représentatif du concept d’Henry FORD, selon lequel c’est l’objet à produire qui doit être déplacé et non l’ouvrier, ce qui a d’ailleurs donné naissance au travail à la chaîne et en particulier dans la production automobile.

2) Le fordisme est effectivementune reprise du taylorisme car Henry FORD a gardé les idées de base que l’ingénieur américain Frédéric TAYLOR a proposé en 1909 pour une nouvelle organisation du travail. Ainsi, il conserve la spécialisation des tâches ouvrières et la suppression des gestes jugés inutiles ; « Je me suis efforcé de fabriquer avec un minimum de gaspillage, tant à l’égard de la matière que du travail » (l.1). Chaqueouvrier doit avoir son poste attitré et spécialisé pour diviser les tâches et donc simplifier le travail de chacun ; « Diviser et subdiviser le travail » (l.5). Tout cela dans le même et unique but, accroître la productivité du travail sans se fatiguer et avec un minimum de main d’œuvre ; « Aujourd’hui où notre production a atteint son point le plus élevé, environ quatre mille voitures par jour,le nombre de nos ouvriers n’atteint pas cinquante mille,alors qu’il en aurait fallu plus de deux cent mille avec les méthodes de travail de 1903… » (l.16).
Le premier document illustre en effet nombre de ces points avec d’autres, propres à Henry FORD ; la division du travail en plusieurs postes spécialisés (effet d’ordre), les pièces conçues de façon à faciliter le travail des ouvriers(circulant sur tapis roulant), l’aspect « répétitif » du travail à la chaîne (chaque ouvrier à sa place) « faire sans cesse la même chose et toujours de la même façon » (l.19) et la diminution de main d’œuvre grâce aux machines (ici, soudeuses à pinces mobiles).

3) Le fordisme a cependant apporté de nouveaux aspects aux taylorisme, au niveau du travail des ouvriers avec la suppression des déplacementset la création du travail à la chaîne avec tapis roulant pour amener les pièces aux différents postes spécialisés mais également au niveau économique. Il préconise la baisse constante du coût de productivité tout en augmentant le salaire des ouvriers et leur permettre ainsi de devenir consommateurs. H.FORD a donc supprimé les « emplois improductifs » (l.13) et lutté contre « le gaspillage de tempset de matière » (l.12) pour diminuer un peu plus le coût de revient afin d’augmenter le salaire des ouvriers et d’en faire des acheteurs potentiels ; « Plus l’automobile sera bon marché par rapport à la journée de salaire de l’ouvrier et plus les possibilités d’achat d’une automobile augmenteront dans l’ensemble du pays. » (l.6 à 9).

4) La CGT (Confédération Générale du Travail, syndicatouvrier français créé en 1895) s’insurge en 1913 contre « l’exploitation éhontée dont sont victimes les ouvriers de la maison Renault (société productrice d’automobiles) » (l.2). Elle est contre le système de F.TAYLOR qui est, d’après elle, un système inadmissible qui fait vieillir et mourir les ouvriers prématurément « usure prématurée » (l.13). Les travailleurs n’agissent plus que mécaniquement…