2On2 ladder

www.comptoirlitteraire.com

André Durand présente

Jean-Marie Gustave LE CLÉZIO

(France)

(1940-)

[pic]

Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres
qui sont résumées et commentées
(surtout les romans ‘’Le procès-verbal’’, ‘’Désert’’, ‘’Onitsha’’, ‘’Ritournelle de la faim’’ et les recueils de nouvelles
‘’Mondo et autres histoires’’ et ‘’Printemps et autres saisons’’
[quisont étudiés dans des fichiers à part]).

Bonne lecture !
Il appartient à une famille originaire de l’Île Maurice, qui y vivait dans une belle demeure, Eurêka. Son père, Raoul Le Clézio, et sa mère, Simone Le Clézio, étaient cousins germains, tous les deux ayant le même grand-père, Sir Eugène Le Clézio, et étant issus d’une famille bretonne («le clézio» signifie «l’enclos» en breton du Morbihan)émigrée au XVIIIe siècle à l’Île Maurice, qui était alors une colonie française puis fut conquise par les Britanniques en 1810. Raoul Le Clézio quitta l’île pour des raisons économiques, vint à Londres étudier la médecine, et, ayant choisi de vivre loin de I’Europe, l’exerça pour le gouvernement en Guyane anglaise, puis au Cameroun et au Nigeria, où il soignait dans la brousse les lépreux et lesimpaludés.
Simone Le Clézio, venue en France avec son premier fils, Yves-Marie, rejoignit la famille qui formait à Paris, pendant l’entre-deux-guerres, une petite communauté qui, fidèle à ses origines bretonnes, habitait Montparnasse. Du fait de la guerre, elle se réfugia à Nice, où naquit, le 13 avril 1940, Jean-Marie Gustave. La petite famille connut les privations, dut même, du fait de sanationalité britannique, pour échapper aux soldats italiens et allemands, fuir dans les montagnes de l’arrière-pays, à Saint-Martin-Vésubie et à Roquebillière, où le jeune enfant entendit ces histoires effroyables, murmurées dans la crainte, de Juifs assassinés alors qu’ils tentaient de rejoindre I’ltalie. Il fut frappé aussi par «la destruction du port de Nice par I’armée allemande en déroute, avecdes charges de T.N.T. dont I’onde de choc me jeta par terre. Je ressens encore au moment où je vous parle [en 2006] le sol qui bouge sous moi, j’entends le hurlement qui sort de ma bouche.». De Nice, où il avait un sentiment d’exil, se sentant tout à fait différent, tout à fait étranger, car l’origine de sa famille introduisait dans son imaginaire la dimension de l’ailleurs, et le plaçait aucroisement de deux langues et de plusieurs cultures, il allait dire : «J’ai aimé et détesté cette ville plus que tout» – «Quand on vit dans une ville comme celle-là, le seul moyen d’échapper à l’univers urbain, c’est d’aller à la plage. Donc, d’écrire sur la plage, de parler de la plage et de la mer, puisqu’il y a ça à Nice.» – «Nice dans les années cinquante était d’une grande injustice sociale. Cela mefaisait mal. Sous le soleil, la pauvreté. J’y ai vu mourir de faim des personnes âgées, de vieux Russes en exil, à une époque où il n’y avait pas de de retraites ni de Sécurité sociale […] Toutes les indignations que, dans ma vie et dans tous les coins du monde, je n’ai cessé de ressentir viennent de mon adolescence à Nice.»
Grandissant en parlant le français et l’anglais, il passa les cinq ousix années de son enfance consciente à découvrir le monde à travers des films, grâce au projecteur ‘’Pathé Baby’’ de sa grand-mère. Avant même d’être un lecteur, ce graphomane en herbe s’empara d’un crayon dès qu’il fut en mesure de tracer une phrase, écrivit vite ses premiers textes : «Ma mère me fournissait des tickets de rationnement, restés de la guerre ; je rédigeais dessus de courteshistoires que j’expédiais à mes cousines, à l’Île Maurice. Les thèmes de ces premiers balbutiements étaient déjà ceux de mes livres d’adulte.» Les tickets de rationnement étaient le seul papier disponible en ces temps de pénurie ; sa mère les cousait pour que cela ressemble à de vrais livres, et il imagina déjà une collection ‘’Loup noir’’ dans laquelle il publierait de nombreux titres, ses oeuvres à…