L’enfant de lune

Analyse de textes littéraires français

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L’enfant de lune
La lune en maraude au cœur des vergers
Grimpait aux pommiers en jupon d’argent ;
Surgirent des chiens rauques, déchaînés :
La lune s’enfuit, laissant un enfant.

Il vint avec nous en classe au village,
Tout à fait semblable aux autres garçons
Saufcette clarté nimbant son visage
Sous le feu de joie de ses cheveux blonds.

Il aimait la pluie, les sources, les marbres,
Tout ce qui ruisselle et ce qui reluit ;
Le soir il veillait très tard sous les arbres
Regardant tomber lentement la nuit.

La lune en maraude au cœur des vergers
Vint chercher l’enfant un soir gris d’automne :
Vite, il s’envola. J’entends à jamais
Le bruit de son aileamie qui frissonne.
Marc Alyn

« L’enfant de lune » est un poème de l’auteur français contemporain Marc Alyn et qui met en scène, à travers l’image de la lune qui vient déposer un enfant puis revient l’enlever, la similitude qui existe toujours entre le début et la fin. Ainsi ce poème peint, grâce à une très belle image, le caractère circulaire et semblable de la source et del’embouchure. Les choses apparaissent un jour de la même façon qu’elles disparaissent un autre.

Formé par quatre quatrains en hexasyllabes, ce poème pose l’énigme dès la première strophe, lorsque la lune vient laisser un enfant, la développe, puis la résout à la dernière strophe, venant reprendre l’enfant de la même façon qu’elle l’a un jour déposé. Cela est renforcé par divers éléments, tels que lecaractère symbolique de la lune qui représente tant la fécondité comme la mort. En effet cette signification de la lune vient du fait que la lune croît et décroît constamment, elle naît puis elle meurt de la même sorte. De là que ce ne soit pas un hasard que cet enfant soit déposer par la lune et non par un autre élément, étant donné que la symbolique de la lune vient renforcer le sens du poème quiest celui de la proximité et ressemblance entre vie et mort, entre début et fin.

D’ailleurs, la lune avec laquelle le poème commence sa première et sa dernière strophe est personnifiée. En effet, la lune est représentée comme s’il s’agissait d’un être humain, surtout grâce aux verbes employés. En effet, nous pouvons percevoir des verbes tels que grimper, s’enfuir et laisser, tout celacouronné par l’adjectif « maraude » qui est un adjectif propre d’un être humain, puisqu’il signifie le vol de denrées alimentaires commis dans les jardins et les fermes par des soldats. Cela renforce donc la personnification de la lune, étant donné que ça lui donne une apparence plus humaine, comme si elle venait furtivement, en cachette, puis avec le verbe « grimper » et « s’enfuir » la lune finitd’adopter une forme humaine. Nous retrouvons cette personnification à la fin du poème, lorsque la lune, toujours « en maraude » vient « chercher » l’enfant. La lune aurait donc une apparence et un comportement quasi-humain et par ses actions marque à la perfection le début et la fin, elle donne la vie mais elle vient également l’enlever.

Cette idée est également renforcée par la structure dupoète étant donné que le premier vers de la première et de la dernière strophe sont identiques. Il revient comme une chanson : « La lune en maraude au cœur des vergers ». Ainsi de la même façon que tout a commencé, tout finit. Cela appuie fortement cette pensée de Marc Alyn concernant la similitude et le rapprochement qu’il existe entre le commencement et la fin.

D’ailleurs à cette idée vients’ajouter deux symboles qui la renforcent d’autant plus. En effet, dans la première strophe, la lune grimpe sur un pommier, si nous faisons référence au code culturel chrétien, de la « Bible », de l’histoire d’Adam et Eve, la pomme représente la vie. Par contre, dans la dernière strophe nous percevons que l’enlèvement d l’enfant se produit un « soir gris d’automne », automne symbole de la…