La peste

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ðRemarque : les indications de pages renvoient aussi bien à l’édition
actuellement au programme (en caractères gras) qu’à la pénultième édition (en
italique)
LA PESTE.
1. QUELQUES TERMES IMPORTANTS DE LA PENSEE DE CAMUS
L’EXISTENTIALISME: L’existentialisme, un mouvement littéraire et philosophique qui a connu son
apogée en France vers 1940/1950 a pris desaspects très divers. Les auteurs existentialistes les plus connus
sont: Jean-Paul Sartre, Albert Camus et Simone de Beauvoir. Ils accordent tous une grande importance à la
notion d’“existence“. L’homme doit, par ses actes, définir son existence, à la naissance il n’est rien. Il arrive dans
un monde „absurde“.
« Loin de constituer un « être » donné au départ et doué de raison, l’homme n’est d’abordque néant
et le fait même d’exister est « absurde ». En un mot, l’homme existe avant d’être (ce qu’exprime la célèbre
formule de Sartre : ‘l’existence précède l’essence’ ou encore: ‘ nous sommes avant d’être quelque chose’).
C’est donc l’homme lui-même qui doit donner un sens à sa propre vie et devenir dans sa vie un être
raisonnable; l’homme n’est que ce qu’il fait de lui-même. En d’autrestermes: être, c’est se choisir par un
libre engagement. Au surplus, il ne saurait être question de refuser cette liberté. L’homme est condamné à
être libre… »
Mais la société mesure souvent un homme selon sa naissance, son nom, sa famille, son héritage, sa
nationalité, sa race. Mais selon les existentialistes, seuls les actes nous définissent. Nous sommes ce que nous
faisons denous-mêmes.
L’ABSURDE: le terme est discuté par Camus dans le Mythe de Sisyphe : Sisyphe a été condamné par
les dieux à rouler éternellement une pierre; Dés qu’il a atteint le sommet de la montagne, le pierre dégringole et il
doit recommencer son travail absurde. Telle est l’image de notre existence. Cependant, selon Camus,  » il faut
imaginer Sisyphe heureux », puisqu’il a compris et acceptél’absurde de sa condition et qu’il fait son travail sans
espoir mais la paix dans l’âme. Ainsi l’homme ne doit pas se plaindre de sa condition, il ne doit pas se lamenter
sur l’“absurde“ et sur la création mal faite, il doit d’abord accepter le monde tel qu’il est et lutter contre l’injustice
et le malheur.
Meursault, dans l’Etranger, représente un homme qui vit en plein absurde, face à unesociété qui refuse
totalement le hasard, la contingence (voir ce terme ). Cette société essaie d’établir des liens logiques
réconfortants entre tous les événements réunis par le hasard. Elle est fondée sur des valeurs qui sont acceptées a
priori, c’est-à-dire sans réflexion: l’amour filial, la religion, le mariage, le travail, la justice… Or l’existentialisme
n’accepte pas de telles valeurstoutes faites pour guider notre vie.
De plus, Meursault prend vers la fin du roman conscience du mal et surtout de la mort (penser à son
entrevue avec le prêtre), ce qui renforce son sentiment de l’absurde de notre vie, sentiment que jusque-là il ne
ressentait qu’instinctivement.
L’Etranger apparaît comme le point zéro, le point de départ de la pensée de Camus. Meursault se
contente devivre dans l’absurde, sans réagir, il accepte la situation. Sa révolte survient trop tard et elle est stérile,
inefficace.
Caligula, dans la pièce de théâtre portant le même nom, utilise son pouvoir d’empereur romain pour faire
comprendre à ses sujets, de façon didactique mais horrible, qu’ils vivent en plein absurde. L’expérience qui
déclenche son action est la mort de la femme aimée: la mort,encore elle, lui fait prendre conscience de la vanité
de son pouvoir et de son existence. Voyant autour de lui des sénateurs infatués de leur dignité, il crée une
atmosphère d’insécurité. Telle action aujourd’hui comblera un sénateur de richesses et d’honneurs, qui demain lui
coûtera la vie. Caligula mourra assassiné: son attitude face à l’absurde est condamnée par l’auteur.
La Peste…