La californie

La CALIFORNIE
Côte d’Azur, Suisse et Sinaï en un même pays confondus, la Californie promet monts et merveilles et gagne le pari. Elle vend le soleil aussi bien aux chercheurs qu’aux touristes. La fascination qu’elle exerce n’est pas usurpée et la conquête de l’Ouest n’est pas terminée. Elle se poursuit avec d’autres armes et dans d’autres domaines. Dans ses parcs naturels, on peut rêver à laterre d’il y a des milliards d’année. Au cœur de ses villes, on peut tout aussi bien se croire dans le grand simulateur de la première cité spatiale du XXIè siècle. Douce et dure Californie, partagée entre la contemplation et la compétition.
Y voyager, c’est peut être déjà choisir un mode de vie.
SOMMAIRE

1 PORTRAIT 3

1.1 Le jésuite 3
1.2 Les californiens 3

2 NATURE 6

3 ÉCONOMIE 94 ARCHITECTURE 11

5 LES GENS 12

6 TECHNOLOGIE 14

7 GUIDE 16

PORTRAIT

A
près la grande ruée vers l’or Une course folle sans limite
D’où vient donc la Californie ? Elle fut inventée aux environs de 1534 par un père jésuite qui se livrait alors à des travaux de cartographie approximative dans un monastère d’Ensenada, sur la côte ouest du Mexique. Il trouva le nom dans « LasSergas de Esplandian », un roman très ennuyeux commis par Ordonez de Montalvo, en 1510. En termes assez hypocrites, Montalvo y racontait l’histoire d’une tribu d’Amazones à la peau noire vivant sur l’île mythique de California, elle-même «… située à main droite de l’empire des Indes… à proximité presque immédiate du Paradis terrestre».

1 Le jésuite

Le jésuite était un romancier, car ilattribuait ce nom enchanteur à un pays où personne n’avait mis les pieds et où, lui même, espérait bien ne jamais devoir aller. Tout ce qui se situait au nord d’Ensenada apparaissait comme une terre inhospitalière, aussi sèche et râpeuse qu’une corne de bouc, couverte d’épineux, uniquement peuplée de crocodiles et de coralillos. D’ailleurs ses idées n’étaient pas très claires; pour lui, la Californieétait peut être une presqu’île, peut être un archipel. Dans le doute, il dessina une île oblongue et gigantesque, dont les contours fantaisistes s’étendaient jusqu’aux confins du Canada. Un siècle et demi plus tard, lorsque le cardinal d’Estrées, ambassadeur à Rome, fit offrir à Louis XIV les célèbres globes de Coronelli qui étaient supposées représenter le fin du fin en matière géographique, laCalifornie figurait toujours sous forme d’île. Il fallut attendre encore un bon siècle avant d’être vraiment fixé sur la réalité des choses, une réalité qui peut, d’ailleurs, paraître assez provisoire aujourd’hui. Car, en découvrant le contours précis de ce qui est aujourd’hui le trente et unième Etat des U.S.A., on a également découvert l’extrême fragilité de la couche terrestre, le long de la faillede San Andreas. Dès lors, il apparaît non seulement possible, mais presque probable qu’un beau jour, dans six mois ou dans mille ans, la carte du jésuite d’Ensenada devienne finalement exacte.

2 3 Les californiens

Les californiens le savent, mais, dans leur grande majorité, ils font semblant de l’ignorer. C’est l’un des très rares domaines dans lequel ils manquent visiblement de réalisme.Pourtant, les signes sont évidents : entre Sacramento et Sonoma les routiers ont pris l’habitude de lever le pied car la route a la réputation fâcheuse de se fendre par le milieu sans prévenir… Au nord de Fresno, un quartier tout entier se déplace de cinq à six centimètres par ans… A l’est de Turlock, c’est une forêt de trois cents hectares qui se dirige lentement vers la mer… A Visalia, ona l’impression d’entendre le métro alors que la ligne la plus proche se trouve à plus de trois cents kms… Et à San Fransisco, deux ou trois fois par jour, les boissons frémissent dans les verres sous l’effet de minuscules secousses telluriques. Et malgré tout cela, on danse !
On danse sur le volcan le plus riche des U.S.A., le septième produit national brut de la planète, la contrée de l’or,…