MASTER DROITS DE L’HOMME
ET LIBERTES FONDAMENTALES
Droits Economiques et Sociaux
au Maroc
Me EL OUAM
EXPOSE
Sujet : Les droits Economiques et sociaux
en Afrique du Sud
Introduction
L’Afrique du Sud est un pays situé à l’extrémité australe du continent africain. Elle est frontalière au nord avec la Namibie, le Botswana et le Zimbabwe, et au nord-est avec le Mozambique et leSwaziland. Le Lesotho est pour sa part un État enclavé dans le territoire sud-africain.
L’Afrique du Sud compte plus de 48,7 millions d’habitants(selon les résultats du recensement de 2008) répartis en 79,2 % de Noirs, 9,2 % de Blancs, 9 % de Métis et 2,6 % d’Asiatiques. Nation aux phénotypes très variés, l’Afrique du Sud est ainsi en Afrique le pays présentant la plus grande portion depopulations dite « colorées », blanches et indiennes. L’Afrique du Sud est parfois appelée « nation arc-en-ciel », notion inventée par l’archevêque Desmond Tutu. Il s’agit de mettre en contraste la diversité de la nouvelle nation sud-africaine, par rapport à l’idéologie séparationniste de l’apartheid, qui n’est plus en vigueur depuis 1991.
L’Afrique du Sud se caractérise par d’importantes richessesminières(or, diamant, charbon, etc.) qui l’ont rendue indispensable pour les pays occidentaux durant la guerre froide et par une importante population de souche européenne. L’Afrique du Sud est la première puissance économique du continent africain. L’économie de l’Afrique du Sud est en effet l’une des plus développées du continent et profite d’infrastructures modernes couvrant tout le pays.
Bien qu’elleait été profondément marquée par une histoire particulièrement riche et mouvementée, sans cesse ponctuée de guerres et de mouvements de colonisations, l’avènement de l’apartheid a sans nul doute été à l’origine du tournant radical qui a définitivement modifié le paysage, non seulement politque, mais également social, économique et culturel de l’Afrique du sud. L’apartheid était une politique dedéveloppement séparé affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et mis en place à partir de 1948 en Afrique du Sud par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991. La politique d’apartheid se voulait l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique jusque là empirique de ségrégationraciale(Pass-laws, baasskap et colour bar), élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation de la colonie du Cap en 1652. Avec l’apartheid, le rattachement territorial(puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l’individu.
En juin 1964, le Conseil de sécurité de l’ONU condamnait l’apartheid et ordonnait l’étude de sanctions contre la République.
Par la suite, un accord fut trouvé,le 13 novembre 1993, qui prévoyait l’instauration d’une Afrique du Sud multiraciale, unie et démocratique.
Un nouveau contrat social est sorti de ces années de confrontation et de discrimination, faisant de l’Afrique du Sud une démocratie désormais consolidée. Reste à transformer une structure sociale et économique profondément marquée par ces expériences passées.*
I. La modernisation d’uneéconomie désarticulée
L’économie sud-africaine est fortement marquée par l’empreinte de l’apartheid. Au regard du continent africain, elle apparaît comme un géant concentrant 25% du P.I.B. de l’Afrique (et 75% de celui de la S.A.D.C.) et 40% de sa production industrielle. Le P.I.B. de la seule province du Gauteng (où se trouve Johannesburg) est supérieur à celui du Nigeria. À l’échellemondiale, le P.I.B. sud-africain (534,6 milliards de dollars U.S. [P.P.A., parité des pouvoirs d’achats] en 2005) est moyen. Il est, par exemple, légèrement supérieur à celui du Portugal. Avec près de 12 100 dollars U.S. (P.P.A.) en 2005, le P.I.B. par habitant est très supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, mais très inférieur à celui des pays développés du Nord. L’économie sud-africaine…