Théophile Gautier : « La caravane », Poésies diverses
I – L’HOMME, VICTIME D’UN UNIVERS HOSTILE
A – Un monde aride
– métaphore du v.1 : « Sahara du monde » : monde = désert, lieu ds lequel l’homme survit difficilement.
– difficulté de survie soulignée par « ni minaret, ni tour » (v.6) = vide architectural = absence de vie humaine. Impression de solitude renforcée par l’absence divine(sous-entendue par le substantif « minaret » qui désigne la tour d’une mosquée du haut de laquelle sont lancés les 5 appels à la prière quotidienne). Dieu n’est pas un dieu Créateur ms un Dieu destructeur (cf. 2ème tercet).
– désert qui s’inscrit non seulement ds l’espace, ms aussi ds le tps : métaphore du v. 12, « le désert du temps » = tps infini, où rien ne semble pouvoir survivre.
– sécheresse évoquéeà travers :
* l’excès de soleil : « brûlée aux feux du jour » (v.3) = le verbe « brûler » et le pluriel permettent d’insister sur l’intensité de la chaleur.
* la transpiration : « Et buvant sur ses bras la sueur qui l’inonde » (v.4). Hyperbole (« inonde ») + diérèse qui rallonge le substantif (« sueur ») soulignent l’importance de la transpiration. De plus, la sueur est salée et ne permet dc pas de sedésaltérer. Or c’est tt ce que les hommes peuvent boire, dc leur survie semble fortement menacée.
* l’absence d’ombre : « la seule ombre » (v.7). Le sing + l’adjectif « seule » montrent que cette ombre est réduite à l’extrême. C’est une ombre qui se déplace et qui est symbole de mort et non de vie, puisqu’il s’agit de celle du « vautour » qui « traverse le ciel ». Dc aucun lieu frais ne permet à l’homme de seprotéger du soleil.
B – Un monde dangereux
– Les éléments naturels st menaçants. Outre l’aridité liée au désert, l’homme doit faire face à la tempête. Celle-ci est personnifiée (« la tempête gronde », v.5) grâce à un verbe qui insiste sur son hostilité.
– La faune est également dangereuse puisque les 2 animaux présents ds le poème st des prédateurs :
* « le grand lion rugit » (v.5) : ladiérèse + l’adjectif soulignent la puissance de l’animal et le verbe « rugir » reflète son agressivité.
* « l’ombre du vautour » (v.7) : le vautour est un charognard, dc l’homme est en danger de mort. De +, le vautour « traverse le ciel cherchant sa proie immonde » (v.8), dc l’homme est poursuivi, il n’est nulle part à l’abri. La métaphore « proie immonde » déshumanise l’homme (+ adj à connotation trèsdépréciative = saleté, immoralité humaines), en fait une bête traquée.
– L’allitération en [r] ds tt le 2ème quatrain évoque qq chose de menaçant + imite le rugissement du lion et le grondement de la tempête.
C – La dégradation physique
– La marche de l’homme est douloureuse :
* « traînant le pied » (v.3) : le sg met en évidence une diminution physique + le verbe « traîner » montre que l’homme estfatigué et qu’il a du mal à faire bouger son corps, implicitement assimilé à un fardeau.
* « haletants » (v.14) : la respiration est difficile, l’homme est essoufflé. Or le souffle est symbole de vie, dc ici l’homme, puisqu’il perd son souffle, s’achemine vers la mort.
– L’homme est victime d’hallucinations :
* chp lexical de la vue : « on voit » (v.9), « on se montre au doigt » (v.10) + adj de couleurs(« vert », v.10 ; blanches », v.11) auxquels on peut ajouter « bois de cyprès » (v.11) qui évoque le vert et le marron. Dc la vue est ici le sens auquel l’homme se fie pour juger de ce qui l’entoure.
* Or il a du mal à identifier ce qu’il voit, comme le souligne l’indéfini du v.10 : « quelque chose ».
* Dc sa vue le trompe, il est en proie à une hallucination puisque ce qu’il prend pour une oasis serévèle être un cimetière. Cette confusion est marquée par la comparaison (« Comme des oasis, a mis les cimetières », v.13) et par l’identité rythmique des 2 hémistiches (6/6). de +, les cyprès st des conifères qui ne poussent pas ds le désert.
II – LA MORT, UNIQUE REMEDE A L’ERRANCE
A – L’homme est condamné à l’errance
– Les 4 occurrences du pronom « on » (v.7, 9, 10), à valeur élargie,…