Les fourmis b. werber dossier de presse

Séquence n°9 : Lectures complémentaires – EXTRAITS DU DOSSIER DE PRESSE DE BERNARD WERBER : LES FOURMIS

I. « Bernard Werber, une ferveur d’entomologiste » (le Républicain lorrain, 23 mars 1991)

À vingt-neuf ans, Bernard Werber fait partie de la génération de la Guerre des étoiles. Ses évasions sont… ailleurs. Son club prend racine dans la fiction et la science qu’il a apprises encompagnie de bons maîtres, Aldous Huxley et H.G. Wells. À la compagne, aux environs de Toulouse, où le garçon en culottes courtes s’ennuie, il passe des heures dans le jardin, couché à même la terre, fasciné par les fourmis, leur organisation, leurs travaux. Cette vieille fascination ne le quittera pas. Son aventure « myrmécéenne », commencée il y a plus de quinze ans, connaît un développementinattendu en 1983. Un quart d’heure avant la clôture du concours de la fondation « News », il propose un reportage sur les fourmis d’Afrique. Lauréat, il part observer les terribles magnans de Côte-d’Ivoire et rentre avec une obsession : raconter, faire aimer le monde étrange et complexe des fourmilières. Bernard Werber trouvera le « truc », comme il dit avec son sourire malicieux derrière deslunettes cerclées de métal. Une tête à faire de la bande dessinée…

Nourri par la B.D. et la science-fiction
Je ne croyais pas si bien dire ! Nourri des grands classiques de la B.D. et des autres, passionné par la science et la science-fiction, ce jeune homme dévoré par une infinie curiosité lançait dès le lycée un journal de B.D. parfumées selon le climat développé par l’histoire. Dans uncafé bruyant de la rue de Rennes, où nous avons cherché un semblant de tranquillité, Bernard Werber explique ses aventures avec une ingénuité étonnée. Journaliste scientifique, il a plus l’habitude de poser des questions que de se retrouver de l’autre côté de la barrière. « À l’époque où je faisais ce journal – j’ai d’ailleurs déposé un brevet – j’ai écrit un scénario sur les fourmis pour undessinateur. Au début, il faisait cinq pages, c’était un conte. Il y avait un roi et une reine fourmis dans un palais de gruyère. Un peu naïf. Un truc de gosse. L’idée était bonne mais je ne savais par quel bout prendre le poisson. Je tombais dans le Bambi de Walt Disney. Alors, j’ai forgé x versions. J’ai dû en faire une trentaine. Chaque fois, j’apprenais une autre technique de roman. »Entre-temps, des études de droit et de criminologie laissaient à Bernard Werber le loisir de s’occuper de son journal parfumé, à Paris. Un succès qui se heurta cependant à l’absence de moyens. « Pas facile de trouver cent briques… », soupire le jeune romancier, qui a pourtant plus d’un tour dans son sac.

Métamorphose à la Kafka
Le journalisme s’impose à Bernard Werber comme la seule professionoù il peut faire quelque chose d’intéressant. Et le journalisme scientifique, s’il vous plaît, car sa vieille passion ne l’a pas quitté. Pourquoi pas des études scientifiques alors ? Les yeux brillent, une lueur d’irrévérence derrière les lunettes rondes. « J’aime trop la science pour l’apprendre par un vieux barbichu qui va me dire : « Ca, c’est impossible parce que ce n’est pas dans le livre.Moi, la science, c’est Huxley, Wells. Un peu comme les enfants, maintenant, apprennent l’informatique par les jeux. Ce serait merveilleux si on savait donner le goût de jouer avec des matières passionnantes. » Aussi les fourmis ont-elles un parfum ludique qui vous emporte loin, très loin, en dehors de vous-même.
Avec la Guerre des étoiles, on voyageait dans l’espace. Jules Verne nous aproposé de vivre sous la mer et dans des îles mystérieuses. Bernard Werber imagine une existence sous terre, avec une autre taille, celle des insectes. « Pour devenir crédible, il fallait un minimum d’anthropomorphisme. Il fallait que les fourmis parlent entre elle, et puis, la science, l’entomologie, est assez passionnante pour qu’il ne soit pas nécessaire de beaucoup extrapoler. Il suffit de bien…