Identité, orientation et identification sexuellePour en finir avec l’oppression des normes socialesIl ne faut pas se contenter d’aménager les normes, d’arracher quelques droits ou de se réfugier dans sa petite niche de différence, si on veut bien nous en laisser une. La meilleure façon d’obtenir l’égalité et le respect entre femme et homme est d’abolir les notions de femme et d’homme. Pour enfinir avec les discriminations et les mutilations, il faut abolir les genres, l’identité et l’orientation sexuelle. Mais pour le faire, et surtout pour éviter d’instaurer à la place d’autres prisons ou laisser le terrain à la violence primaire, il faut aller plus loin./ Le Mouvement / Articles / Identité, orientation et identification sexuelle
1. Sur quoi repose la catégorisation en hommeset femmes ?
2. La fabrication du sexe psychique
3. Normes en boucles, quand un dogme arbitraire se vérifie grâce à un autre dogme arbitraire
4. Orientations sexuelles
5. Les justifications de la norme
Conclusion générale
La guerre des sexes est loin d’être terminée, chaque clan s’accroche obstinément à ses « spécificités » et pratiquement personne ne remet en cause lesconcepts d’identité et d’orientation sexuelle. Partout dans le monde, les êtres humains sont classés en hommes et femmes, en hétéros, homos ou bis. Une caractéristique physique, le type d’organes génitaux dont on est porteur, est partout érigée en différence fondamentale, justifiant la séparation des mâles et des femelles, et les rôles qui leur sont attribués. Très souvent, les filles sont, desurcroît, exploitées et dominées par les garçons. La biologie, la psychanalyse, la sociologie sont parfois appelées en renfort pour recoller les morceaux, faire rentrer les déviants dans les moules (quitte à couper, physiquement ou psychiquement, ou évacuer ce qui gêne trop), justifier les pratiques communes.Les diverses minorités (lesbiennes, gays, trans, hermaphrodites…) luttent toujours pour avoirle droit de vivre comme elles l’entendent ou tout simplement pour avoir le droit d’exister, mais on ne voit pas naître un mouvement de libération général s’attaquant aux racines des tabous, oppressions et séparations. Les velléités de 1968 ont été bien oubliées. Hormis quelques lesbiennes radicales, quelques trans, queer, hermaphrodites ou certains militants d’extrême gauche, tout le mondeconsidère comme normal et « naturel » cette séparation garçon-fille, on ne se pose même pas la question. Parfois, on veut bien admettre que les caractéristiques psychologiques du féminin et du masculin se répartissent indépendamment des sexes des personnes, mais la plupart du temps on se garde bien d’aller plus loin que des idées telles que le ying et le yang (il y a du masculin dans le féminin et viceversa).Bref, rien de nouveau sous le soleil plombé de la différence des sexes.
Avec ce texte, je vais essayer de faire une analyse critique des notions d’identité et d’orientation sexuelle, en montrant que l’orientation sexuelle existe parce que l’identité sexuelle a été modelée préalablement. Ma conception des choses mettra en relief l’absurdité et la violence des « sciences » humaines, desdogmes dits religieux et des normes sociales. Elle remettra en cause aussi les diverses minorités en les exhortant à dépasser préférences, facilités et conditionnements pour s’ouvrir à la découverte de la richesse originale de chaque individu et de sa capacité d’ouverture aux autres, à tous les autres.
1. Sur quoi repose la catégorisation en hommes et femmes ?Plusieurs caractéristiques permettent,en théorie, de dire si un individu humain appartient à la catégorie mâle ou femelle :
Le patrimoine génétique. Les mâles sont habituellement porteurs d’une paire de chromosomes XY (un chromosome est un tas d’ADN entortillé qui se niche au cœur de chacune de nos cellules) et les femelles, d’une paire XX. Les gènes, selon les théories de la biologie, sont chargés d’exprimer dans le corps les…