Fin de partie – dernier monologue de hamm

Lundi 20 septembre

NOTES SUR LE DERNIER MONOLOGUE DE HAMM

L’extrait que nous allons étudier est le troisième monologue de Hamm. C’est celui sur lequel la pièce s’achève. Pour les personnages,la fin tant attendue est proche, la partie se termine enfin « Instants nuls, toujours nuls, mais qui font le compte, que le compte y est, et l’histoire close » (p.109). Hamm finit son histoire, jettetous les objets dont il se servait jusque là, ces objets qui lui donnaient l’illusion de vivre, ou du moins de survivre, et qui lui sont désormais inutiles. On peut remarquer qu’il ne jette le chienqu’en dernier, chien en peluche qui était en quelque sorte le « double » de Hamm (infirme comme lui) et révélateur de ses frustations sexuelles et affectives. On retrouve le thème de l’attente de la mortcomme seul avenir possible et envisageable « Tu réclamais le soir; il descend: le voici ». Hamm a fini de « perdre » (p.108) c’est à dire, dans son esprit, de vivre. On retrouve également le thème de lapeur d’une Renaissance avec l’étonnement de Hamm devant la volonté du gueux de sauver son fils. A quoi bon en effet élever un enfant si c’est pour le vouer à la souffrance et la mort?
Sa manière deparler se réduit à des phrases nominales: « Paix à nos… fesses », « Egalité » (p.108); à de simples infinifs: « Enlever » (p.108); ou bien encore à de vagues pronoms démonstratifs: « ça » (p.109). Le langages’amenuise comme s’il était lui aussi engloutit dans cette « fin de partie » jusqu’à disparaitre totalement: les derniers mots de Hamm sont « Ne parlons plus ». Il est réduit au silence, la malédiction deNagg se réalise: il est seul, Clov n’est plus là pour lui donner la réplique. Cela montre bien que Hamm dépend entièrement de son fils adoptif.
Ce dénouement comporte plusieurs références littéraires.Dans l’ordre: l’expression « Pas plus haut que son cul » (p.108) appartient au registre de la farce, et parodie la citation de Montaigne « Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis sur notre…