En attendant godot

Beckett : En attendant Godot (20ème)

Samuel Beckett (1906-1989) est un écrivain, poète et dramaturge irlandais d’expression anglaise et française. Il étudie les langues (français, italien et anglais) et la philosophie. Professeur au collège, un temps, il se consacre principalement à l’écriture. Après plusieurs voyages en Europe, il décide de vivre à Paris lors de la seconde guerre mondiale.Beckett participe activement à la résistance contre l’occupation nazie en France. Ses œuvres les plus célèbres sont En attendant Godot, paru en 1952, Fin de Partie, paru en 1957 et Oh les beaux Jours, 1963.

Beckett reste associé au théâtre de l’absurde. Le déclic se fait en 1926, où il se fait poignardé sans raison par un clochard. Il retrouve son agresseur, arrêté, et lui demande pourquoi il l’apoignardé. L’autre cherche une réponse, et finit par dire, impuissant : « je ne sais pas, monsieur. »

Son œuvre est austère, minimaliste ; elle est généralement interprétée comme l’expression d’un profond pessimisme quant à la condition humaine.

Théâtre de l’absurde

Cette forme de théâtre apparaît au milieu du XXème siècle. Il se caractérise par une rupture totale par rapport aux genresplus classiques, tels que le drame ou la comédie. Il s’agit d’un genre traitant fréquemment de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant à la mort. L’origine de cette pensée étant sans conteste le traumatisme, la chute de l’humanisme à la sortie de la seconde guerre mondiale.

Parmi les trois pionniers (Beckett, Ionesco, Adamov) du théâtre de l’absurde, Beckett et Ionescose caractérisent en exposant une philosophie dans un langage lui-même absurde, qui rompt toute possibilité de communication entre les personnages, ôte toute cohérence à l’intrigue et toute logique aux propos tenus sur scènes.

Ce style théâtral est un mouvement dramatique à part entière, de par l’absurdité des situations et la déstructuration du langage. Ce type de théâtre montre une existencedénuée de signification et met en scène la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd.

Les sources philosophiques pourraient provenir de Sartre (notamment sa pièce Huis clos (1944) « l’enfer c’est les autres ») et Camus qui traitaient de l’apparente absurdité de la vie. Le théâtre de l’absurde ne fut ni un mouvement ni une école.

Philosophiquement parlant, l’absurde au sein même dulangage exprime la difficulté à communiquer, à élucider le sens des mots et l’angoisse de na pas y parvenir. Par des processus de distanciation et de dépersonnalisation, ces pièces démontrent les structures de la conscience, de la logique et du langage. Enfin, les pièces absurdes montrent l’homme plongé dans un monde qui ne peut ni répondre à ses questions, ni satisfaire ses désirs. Un monde absurde.Caractéristiques (elles ne sont pas toutes indispensables, présentes dans les pièces)

– Refus du réalisme, des personnages et de l’intrigue. Pas de personnalités marquées ni d’intrigue dans le sens narratif du terme

– Lieu vague, pas cité avec précision

– Temps tourné à l’absurde

– Volonté de créer un spectacle total : utilisation de mime, de clown, d’un maximumd’éléments visuels, soucis du détail dans la mise en scène, jeux de lumières, de sons

– Toile de fond : souvent la satire de la bourgeoisie, de son langage figé et de son petit esprit

– Scène dans un climat de catastrophe mais le comique s’y mêle pour dépasser l’absurde

– Langage : plus un moyen de communication mais exprime le vide, l’incohérence de la vie

– Volonté dedresser un tableau de la condition humaine prise dans son absurdité. L’absurdité est que la vie mène à la mort, elle est aussi présente dans la guerre.

– L’absurdité n’y est pas démontrée, mais simplement mis en scène, c’est au spectateur qu’il revient de comprendre, grâce aux gestes.

– S’adresse aux intellectuels : l’absurde fait rire au premier abord, puis après réflexion prise de…