Conflits du travail

Question de Synthèse : Les conflits du travail et le changement social.

« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » disait Karl Marx dans La ligue des communistes en 1847. En effet, les conflits sociaux de la société industrielle ont en particulier étédes conflits du travail. Par ses revendications, la classe ouvrière a été l’acteur principal du changement social. La reconnaissance du droit de grève et des syndicats, associations assurant l’organisation et la défense des employeurs ou salariés a contribué à modifier les formes de syndicalisme. Celui-ci connait de nos jours en France une crise qui amène à s’interroger sur les règles mises enplace afin de permettre aux salariés d’exprimer leurs revendications. Depuis la fin des années 1970, comment interpréter le déclin de la syndicalisation ? Dans un premier temps nous montrerons que la baissede ce taux de syndicalisation s’explique d’une part par les mutations du monde du travail puis dans un second temps qu’elle est aussi le produit de stratégies individuelles.
Le premier élément d’explication de la désyndicalisation est la montée du chômage et la précarisation de l’emploi. (Document 2) C’est une explication conjoncturelle. En effet la montée du chômage peut expliquer que lessalariés, craignant pour leur emploi, renoncent à se mettre en grève ou à entamer un conflit avec leur employeur. Il y a une corrélation inverse entre le taux de syndicalisation et le taux de chômage. Dans ce cas, on peut penser que si la croissance repartait et si le chômage diminuait sensiblement et durablement, le nombre des conflits pourrait repartir à la hausse. Les emplois sont également de plus enplus précaires et temporaires (CDD, intérims, temps partiels…), les employés peuvent alors ne pas se sentir totalement impliqués dans la vie de l’entreprise et ne se syndicalisent alors pas. Les transformations du travail agissent également sur la baisse du taux de syndicalisation. Ils’agit cette fois d’une explication structurelle à la désyndicalisation. La transformation de la structure des emplois joue en défaveur de la syndicalisation. En effet, l’affaiblissement de la classe ouvrière plus généralement dans les industries, a considérablement diminué depuis les années 1970. Or, le syndicalisme était surtout présent dans le mouvement ouvrier. De plus, le travail dans les usiness’est transformé, les horaires se sont flexibilisés, et les syndicats ont plus de mal à entrer en contact avec l’ensemble des salariés. L’éclatement du collectif de travail fait que tous les gens qui travaillent au même endroit n’ont pas forcément le même employeur ce qui rend plus difficile la mobilisation. Et le développement des firmes multinationales, qui éloigne encore les travailleurs de ladirection réelle de l’entreprise, rend plus difficile l’identification et l’atteinte du groupe avec lequel on peut rentrer en conflit. Enfin, les emplois du tertiaire, qui se sont beaucoup développés, sont situés dans des entreprises de taille inférieure à celle des entreprises industrielles. Or le syndicalisme se développe plus facilement dans les grandes entreprises que dans les petites. Et laféminisation qui a accompagné cette tertiarisation joue aussi en défaveur des syndicats car les femmes sont, en moyenne, moins syndiquées que les hommes. Le déclin du secteur public avec la privatisation des entreprises publiques et la diminution récente du nombre de fonctionnaires (Document 1) ainsi que la diminution de la taille des entreprises avec la délocalisation, l’externalisation, la…