Blague

Lundi 4 septembre 1649 – Les faits

Ce jour de 1469, Catherine DUBOIS épouse de Colas Martin, laboureur demeurant en l’hôtel de Nodon de Boisson de Verseuin en la paroisse de Juilhac le Coq se suicide en se jetant dans le puits de la maison. Guillaume Laisne, juge de la cour de Juilhac le Coq dépendant des chanoines de l’église cathédrale d’Angoulême prend conseil auprès de Jehan Symon,assesseur du Sénéchal d’Angoumois pour savoir qui devra appliquer la sanction pénale. Le cadavre de Catherine doit-il rendre raison à la justice des chanoines ou à la seigneurie de Bouteville dépendant des Comtes d’Angoulême ? le suicide a eu lieu en limite des terres appartenant au chapitre d’Angoulême et de celles de Marguerite de Rohan, comtesse d’Angoulême, dame de Bouteville. S’ensuit un échange demissives sur la conduite à tenir. Il n’y a point de bourreau pour appliquer la loi. Qui voudra donc se charger de transporter le corps jusqu’aux bois de justice et appliquer la sentence ? Guillaume LAISNE s’adresse à Helie GIRAULT, homme de loi pour demander conseil sur la procedure

« Je Guillaume Laisne, juge de la court ducict Juillac pour messieurs seigneurs doyen et chappitre, incontinantque en fuz assauante (instruit) par Pierre Berteau, sergent audic Juilhac pour mesdicts seigneurs, allay faire linformacion sur le lieu, et icelle faicte la envoyay en Engolesme à honnorable et sage maistre Helies Girault licencie en loix, ; seneschal de mesdicts seigneurs doyen et chappitre, et lui en excriuis mes lettres missibles, et aussi à monsiegneur maistre Jeahan Symon licencie en loixaccesseur de monseigneur le lieutenant, de monseigneur le seneschal Dangoumois, pour savoir commant il leur plairoit que sur ce que me eusse à gouverner et proceder oudit cas. Lequel dict maistre Helies Girault mescriuit de sa main en la maniere qui sensuit »

Mardi 5 septembre – La réponse de Girault

« Monsieugneur le juge je me recommande à vous tant que plus puis. Jay veu ce que escriptmauez Monseigneur laccesseur et moy auons uisite linformacion que mauez enuoyee touchant la femme qui sest tuee ; et sommes doppinion que faciez assauoir (informiez) au procureur de Bouteuille (Bouteville) que soy rende la ou on a accoustume rendre les criminels a la justice de Bouteuille quand le cas y aduient (advient) ; et illec le corps qui a present est sur terre soit trayne jusques audict lieuet le bauldrez et liurerez audict procureur et officiers de Bouteuille pour en faire lexecucion, cest assauoir (à savoir) estre trayne et pandu, se bonnement faire se peut ; si non, seroit meilleur que le corps fust trayne hors la terre de Juilhac et mis dedans la terre et chastellenie de Bouteuille, et illec, le enterrer en terre prophane, car peut estre que la solennite de justice ny pourroitestre gardee propter fetorem cadaueris, etc. Et tout ce ferez comme mon accesseur ou je vous commetz par la teneur de ces presentes a y besongner comme se je y estoie en propre personne. ……… »

Escript Engolesme cetuy mardi cinqyesme jour de septembre. En la souzscripcion est escript : Le tout vostre Helie GIRAULT et en la supscipcion : A Monsiegneur le juge de Comgnac (Cognac) et de Juilhac leCoq.

Nuit du mardi 5 septembre – Réponse de Guillaume Laisné

Après concertation avec le chapitre et le procureur de Bouteville, Guillaume Laisne adresse de nouvelles missives à Helies Girault et Jehan Symon.

« Mon tres chier et honnore seigneur, tousjours moy recommande à vostre bonne grace, et vous plaise savoir que moy et Robert Catris procureur à Bouteuille auvons veues les lettres queescriptez mauez faisans menssion que vous et monseigneur laccesseura uez veu les lettres que escriptes vous auoye et aussi à lui auec linformacion de la mort de Katherine Bubois de Juilhac le Coq qui se tua ; et mauez rescript que loppinion de vous et de monseigneur laccesseur estoit que le corps de la dicte femme fust rayne de par la justice de mesdicts signeurs de chappitre jusques au lieu…