Ambivalance

AMBIVALENCE DU SYMBOLE
Nous avons déjà rencontré cette notion qui est très générale. Les symboles sont ambivalents, c’est-a-dire que l’on peut les considérer sous deux aspects différents, pouvant aller jusqu’a l’opposition complète. Un esprit chagrin pourrait prétendre, avec une apparence de véracité, qu’on peut leur faire dire n’importe quoi… et son contraire. Au-delà de la caricature, il y ala matière à réflexion.
Prenons les quatre voyages de le l’initié, que nous venons d’évoquer, ils représentent les quatre éléments : La Terre, l’Air, l’Eau, le Feu.
Par exemple, l’Eau représente la pureté sous forme de rosée ou d’eau de pluie, mais les océans sont amers et salés; au Feu céleste, représenté par le soleil, peut s’opposer le feu infernal.
On peut aller plus loin. Si l’on songeque le Feu nous réchauffe mais peut nous dévorer, que l’Eau nous vivifie mais peut nous noyer, que l’Air nous permet de vivre mais peut tout emporter, que la Terre nous engendre mais peut tout pourrir, alors on voit que les quatre éléments sont créateurs et destructeurs, chacun source de vie et source de mort.
En y regardant de plus prés, on s’aperçoit bien vite qu’il s’agit alors des « défauts deleurs qualités», c’est-à-dire de leurs propriétés poussées à l’ extrême. Un peu d’eau désaltère et lave; trop d’eau nous emporte comme un fétu de paille et nous noie. Un feu raisonnable nous réchauffe et un feu trop fort nous brûle, un peu de lumière nous éclaire mais trop de lumière nous aveugle. Le symbole nous apprend donc aussi à naviguer entre deux écueils, le manque et l’excès. Tout est dansla « juste proportion» des alchimistes que nous avons évoquée a propos du dosage du soufre et du mercure, dans le Cabinet de Réflexion.
Il est certain que, selon notre état d’esprit du moment, notre perception du symbole changera, et que nous le verrons plus positivement ou plus négativement. C’est la que notre raison doit intervenir pour corriger les excès dans un sens ou dans l’autre. Nouspouvons aussi compter sur la loge pour ca!
Pour utiliser un symbole maçonnique s’il en est, le compas est un instrument de mesure si l’on compare a une référence l’écartement des branches provoque par l’objet à mesurer. Mais complètement referme il ne mesure rien, pas plus que quand il est complètement ouvert. Dans ce cas précis, la mesure devra se situer entre le zéro et l’infini, entre rien ettout. Il est évident qu’entre ces deux bornes la marge est grande et que le bon écartement des branches pourrait se situer vers le milieu, c’est-A-dire un angle de quatre-vingt-dix degrés qui est, merveille, celui de l’équerre, autre symbole majeur de la Franc-Maçonnerie !
En fonction de tout ce qui vient d’être dit, la réponse à cette question doit commencer a apparaitre clairement. Nous avons vuque le symbole est universel, et qu’aucune voie ne peut en revendiquer la paternité exclusive. Toutefois, certains d’entre eux ont été adoptes par des groupes d’hommes, plus particulièrement sensibles à leur pouvoir d’évocation ou a leur force suggestive. Il suffit pour s’en convaincre de considérer certains de nos symboles maçonniques. Faisant appel à des associations d’idées, ils prennentsouvent un caractère sacré.
Prenons comme exemple les Trois Grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie, posées sur l’Autel des Serments :

L’équerre représente la rectitude, c’est un symbole de la Loi morale.
Le Compas est un instrument de mesure, c’est un symbole de l’exactitude dans l’exécution du plan de l’édifice à réaliser.
Le Volume de la Loi Sacrée représente la loi écrite, c’est un symbolede la Tradition, que par ailleurs il véhicule.

Pour chacun de ces trois symboles, nous avons donné la signification première (la rectitude pour l’Equerre), et une association d’idées qu’elle peut faire naitre (la Loi morale). C’est a partir de cette derrière que va se faire le vrai travail, par une réflexion consciente et également dans notre subconscient dont il nous faudra ensuite…