II) Les Conséquences positives
La montagne a donc évolué, c’est un fait que nous avons pu constater dans notre premier parti. Maintenant il s’agit de voir si cette évolution a été de bonne ou de mauvaise augure pour le milieu montagnard. Nous allons donc d’abord voir les aspects positifs que l’homme a amenés à l’espace montagnard par ces aménagements. Il y a encore trois siècles la montagnefaisait peur et les témoignages sur les Alpes étaient surtout négatifs, Montesquieu critiquait ce milieu hostile habité par des populations frustres et peu sûrs par des mots durs. Ce n’est qu’au cours du 18 eme siècle (siècle des lumières) que la vision de l’homme sur le milieu change. Fini donc la peur de l’altitude et des sommets escarpés, maintenant l’homme admire ce domaine pour sa beauté et soncharme romantique : neige, bois, et rivière entre autres provoquent l’admiration des habitants des plaines. D’insolite la montagne devient prestigieuse : d’objet de crainte, elle se métamorphose en un havre de paix, elle va susciter autant d’enthousiasme et de vocations qu’elle avait engendré de répulsion et de frayeur. C’est donc une grande avancée sur le plan moral puisque l’homme vient des’ouvrir les portes d’un domaine jusque la ignorée (par volonté) de tous : Les Alpes. Pour l’instant, l’homme n’apprécie cet espace que pour ce qu’il est, ce n’est que par la suite qu’il décide d’apporter des modifications pour mieux profiter de ces trésors jusqu’alors inviolés. C’est le début de l’aménagement de la montagne, de la politique de désenclavement du territoire et du tourisme alpin quicommence au début du 20eme siècle. La montagne s’ouvre peu à peu aux différentes couches de la population et laisse découvrir les charmes de sa nature, nous avons déjà vu les effets produits par l’arrivée de la ville à la montagne et la contrepartie que cela a engendré sur la faible population vivant là avant ce changement. Ce que nous n’avons pas encore vu : c’est que l’homme a su non seulementprofiter de la beauté de la montagne mais aussi de ses ressources. Riche en énergie (rivière, bois et houille) en matière première minérale et en produits d’élevage, les régions de montagne ont développé tôt une industrie qui profite de l’essor des transports au XIX siècle. En concurrence avec les régions minières les vallées se transforment en une succession de bourg industriel accédant beaucoup plusvite à la modernité que les plaines restées agricoles ou les villages d’altitude à l’écart du progrès. La grande mutation industrielle du XIXe siècle n’oublie pas la montagne qui évolue même parfois plus vite que la campagne de plaine. Il faut noter tout de foi que l’évolution des vallées et des versants n’est pas la même et que si l’évolution des vallées aux cours du XIXème siècle est flagrantecelle des versants l’est moins. L’accès étant plus facile, les usines métallurgiques, le décolletage étant la principale activité industrielle de Haute-Savoie, le textile s’implantent dans les vallées ce qui favorise l’emploi et donc l’économie de la région. L’emploi étant donc dans la vallée, les habitants des villages d’altitude descendent pour travailler à l’usine ; c’est l’exode rural. Mais cephénomène sera rapidement inversé quelques décennies plus tard lorsque l’économie s’axera sur le tourisme au détriment de certains secteurs ouvriers. Mais il ne faut pas oublier un autre secteur mis de coté au détriment du tourisme : l’agriculture. Elle aussi n’échappe pas à l’évolution que connait la montagne et se transforme passant de vivrière (le payant ne produit que ce dont il a besoin pourvivre) à commercial (il ne produit plus pour lui mais vend les produits qu’il fabrique et achète ce dont il a besoin avec les profits qu’il en tire). Les techniques elles aussi évoluent ; autrefois la ferme de montagne produisait tout ce dont elle avait besoin pour vivre en « autarcie » y compris ce qui n’était pas adapté au territoire comme les céréales. Maintenant l’agriculture de montagne…