Les relations sino-soviétiques ( chine – urss )

Les relations sino-soviétiques

Introduction :
Dès les années 1920, quand le Kuomintang (organisation révolutionnaire fondée par Sun Yat-sen en 1912) était allié au parti communiste chinois (PCC), l’URSS a exercé une présence non négligeable en Chine et sur les deux partis. En effet, l’URSS entretenait de très bons rapports avec Tchang Kaï-chek, le leader du Kuomintang, tout en soutenant lePCC, conformément à sa politique de soutien de tout mouvement communiste et révolutionnaire dans le monde. Les divers retournements de situation, les guerres et les rivalités entre personnes vont contribuer à amener l’URSS à réviser sa politique chinoise à partir des années 40, la Deuxième Guerre mondiale ayant apporté en Chine une influence des Américains reconnue par l’URSS. Cette reconnaissancede zone d’influence américaine explique la très faible aide accordée par l’URSS au PCC de Mao. En 1949, une fois la révolution consommée et Mao au pouvoir, les relations entre les deux pays vont évoluer et se métamorphoser. Pour l’URSS, il ne s’agit plus de soutenir un petit parti très ambitieux en guerre pour le pouvoir, mais un parti à la tête d’un géant asiatique amenant 900 millions decommunistes dans la balance impérialisme/capitalisme mondial. Ce géant doit donc être aidé, conseillé et soutenu. Mais jusqu’à quel point ? La Chine, comme tout pays, a des revendications territoriales, des intérêts propres et une certaine vision du marxisme-léninisme qui ne seront pas toujours les mêmes que ceux des Soviétiques. De plus, nous avons ici des rapports strictement interétatiques, deuxEtats qui se réclament du marxisme mais en l’appliquant selon un certain point de vue, deux Etats qui sont très différents (Sibérie vide face à la Chine surpeuplée). De l’assistance et l’amitié entre les deux Etats on passe à un affrontement permanent et à une crise majeure.
– Problématique : Comment ont évolué les relations entre les deux plus grands pays communistes du monde pendant la guerrefroide ? Comment ont-ils pu arriver à la rupture ?

I – Le rôle de l’URSS dans la révolution chinoise
II – L’entente entre les deux géants conditionnée par l’alignement chinois sur le modèle soviétique (1949-1959)
III – La rupture (1959-1976)

I – Le rôle de l’URSS dans la révolution chinoise
D’une période de simples conseils…
Durant les années 1926-1927, le Komintern pensait que l’essorextraordinaire du parti communiste et l’assistance matérielle de l’URSS liaient les mains de Tchang Kaï-chek. Mais celui-là se retourna contre les communistes au printemps 1927. Le PCC chercha alors à s’allier avec l’aile gauche du Kuomintang, mais sans succès. De parti allié au plus puissant parti en Chine, le PCC se retrouva seul et affaibli. La direction du parti fut remplacée et Staline essayaalors de le diriger, mais son idée d’une insurrection à Canton en décembre 1927 fut un violent échec et le PCC se retrouve rejeté dans les campagnes. C’est à ce moment qu’une certaine distance s’établit entre le Komintern et le PCC. En effet, le Komintern au sein de l’URSS était en pleine collectivisation de l’agriculture et lutte contre le boukharinisme (du nom de Nikolaï Boukharine, héritierspirituel de Lénine, qui pensait qu’en défendant l’industrialisation progressive celle-là permettrait une alliance entre les ouvriers et les paysans), faisant du paysan l’ennemi de la nation. En Chine, la situation est totalement différente : il n’y a pas de classe populaire urbaine, les populations qui peuvent servir de soutien à une révolution se trouvent dans les campagnes. Mao avait alors intérêt àménager les paysans et la paysannerie aisée. Cette idée ne plaisait guère au Komintern.
Avec l’invasion de la Chine par le Japon en 1937, la nécessité d’une union nationale et de la sécession des hostilités nationales entraina une alliance entre le PCC et le Kuomintang. Cet accord améliora les relations entre Tchang Kaï-tchek et l’URSS, qui parallèlement renforçait ses positions en Mongolie…