Brise de coeur meutri

BRISE DE COEUR MEUTRI

Ressassant mes pensées dans la tête, tout en rangeant mes cartons dans ma nouvelle maison, j’aperçu l’une de mes photos souvenirs du lycée. Elle y arborait ma troupe d’amis de l’époque; Késsé Eve Anne, Salif Diomandé, Adou Esmel Théodore, Fatim Coulibaly et moi-même Oyodélé Derek. Hormis Salif, je connus les autres en classe de seconde scientifique. Nous étions dans unlycée publique et à l‘instar des autres garçons de notre âge on admirait assez souvent les filles. Eve Anne était surement la plus resplendissante et la plus charmante de toutes, élégante et très intelligente elle avait un air assez authentique et se différenciait des autres filles par sa démarche si majestueuse, son expression, son charisme si particulier et sa morphologie de rêve. En effet Evacomme on aimait à l’appeler, était perçu par tout le lycée comme la fille la plus belle, son passage ne laissait indifférent aucun homme, même les plus pieux sur son chemin se retournaient. Partout ou elle passait, elle faisait battre les cœurs des uns et des autres à telle enseigne que je fis moi-même les frais de sa beauté fulgurante durant l’une de nos discutions en une matinée ensoleillée etplutôt gaie. Moi si calme et si réservé me retrouvait nez à nez avec cette sculpture taillée sur mesure par les mains habile et pleines, de finesses du tout puissant .Nonobstant ma maitrise de soi, la peur de me voir refouler par miss beauté fut plus forte que tous mes sens et je ne pus m’empêcher de la scruter du regard en perdant mes mots juste pour lui lancer un simple « Bonjour Eva ».Avec unevoie si pétré que bredouilleuse, c’était la totale, le comble de la honte pour moi, pourtant elle me répondu de sa voix si mélodieuse avec ce frimousse si tendre et si angélique qui lui allait à la perfection.

–– Bonjour Derek! Comment vas-tu ? bien je l’espère ?

–– Par la grâce du tout puissant, merveilleusement bien et toi ?

–– Je n’ai pas à me plaindre .Comment c’estterminé votre réunion d’hier ?

–– Comme d’habitude, les esprits se sont échauffés on a donc du clore.

–– Tu sais Derek, du temps des indépendances jusqu’ aujourd’hui rien a changé, le mot révolution ne sous entend pas seulement changement mais aussi nouvel état d’esprit, nouvelle manière de penser et d’agir. Et tu n‘est pas sans savoir que tous les grands pays et état de cemonde ont réussi à forger leur nation grâce à une révolution venue des travailleurs donc de la masse ouvrière.

Elle parlait avec cette voie endiablée et mélodieuse, comme si on lui avait insufflé l’essence le plus parfait du verbe. A un certain moment, je crus être en présence d’une poétesse. Mes oreilles frémissaient à chacun de ses dires, à chaque fois que j’entendais le son de sa doucevoix, mes yeux s’écarquillaient et brillaient à vive allure tel le phare d’Alexandrie dans la nuit noire. Mais d’un sursaut d’esprit, je du me raviser de descendre de mon nuage. Mais elle continuait de s’exprimer sans embuche sans gène, sans faute d’expression et que sais-je encore …des paroles limpides, des propos enchanteurs et le son exquis de sa voix ne pouvait trouver refuge que dans votre cœur.En parlant, elle était pareil à un cerf élancé avec sa silhouette si rêveuse et son minois doré. Mais je crois qu’on ferait mieux de descendre de notre nuage et d’écouter notre interlocutrice.

–– Aussi Derek, me dit-elle, dans un continent comme le notre, mais surtout dans une nation comme la Cote d’Ivoire je souscris au fait que nous jeunes sommes l’avenir du pays, voir même ducontinent, il ne faudrait surtout pas compter sur ce groupuscule de personnes qui nous dirigent afin de palier aux maux dont on souffre. Mais au-delà de cela, il ne faut surtout pas se cantonner au fait de simple propos que tous fignolons aux creux de nos mains avec fierté comme s’il fallait claquer des doigts pour qu’ils se réalisent, mais je pense qu’il faille se donner les moyens de stimuler cette…