En 1819, les quadrilles « La vencedora » (« Le vainqueur ») et « La libertadora » (« La libération ») furent interprétées pour célébrer le triomphe de l’armée patriotique lors de la bataille de Boyacá[1]. Après l’indépendance de la Colombie et la dissolution de la Grande Colombie, de nombreuses chansons furent écrites en l’honneur du libérateur Simón Bolívar.
Le 20 juillet 1836, lorsquel’Espagnol Francisco Villalba arriva en Colombie avec une troupe de théâtre, il composa un chant patriotique en l’honneur de la République de Nouvelle-Grenade[2]. La chanson devint très populaire et fut considérée dans un premier temps comme le premier hymne patriotique de Colombie[3]. Le refrain de ce chant est :
« Gloria eterna a la Nueva Granada,
que formando una nueva nación,
hoylevanta ya el templo sagrado
de las leyes, la paz y la unión. »
« Gloire éternelle à la nouvelle Grenade,
qui forme une nouvelle nation,
aujourd’hui se lève le temple sacré
des lois, de la paix et de l’union. »
En 1847, le compositeur et peintre anglais Henry Price (es), fondateur de la Sociedad Filarmónica, intégra à sa musique des vers écrits par Santiago Pérezde Manosalbas (en). Il écrivit un hymne qu’il appela « Chant national » et qui fut bien accueilli, notamment en raison de sa simplicité[4]. Henry Price était le père de Jorge Wilson Price qui, après avoir vécu à New York, était retourné à Bogotá en 1855 où il se consacra à la composition et où il fonda l’Académie nationale de musique de Colombie[5]. En 1882, il invita le jeune compositeur italienOreste Síndici à rejoindre l’Académie en tant que conseiller et professeur. En 1910, l’Académie Nationale de Musique devint le Conservatoire National de Colombie[3].
En 1849, José Caicedo Rojas écrivit un poème sur lequel José Joaquín Guarín composa une mélodie. L’hymne reçut le nom de « Oda al 20 de julio » (« Ode au 20 Juillet »). Il fut instrumentalisé en mi bémol pour quatre voix et unorchestre[6]. Sa première exécution publique eut lieu au Musée d’art colonial de Bogotá, mais le public fut rebuté par la complexité de l’œuvre[4]. En 1883, le violoniste hollandais Carlos Von Oecken mit en musique un poème composé par Lino de Pombo en 1852[6].
Le décret numéro 256 du 12 avril 1881 valida l’organisation d’un concours pour donner un hymne national à la Colombie. Le jury était composéde l’homme politique José María Quijano, du poète Rafael Pombo et du musicien Carlos Schloss. Selon les articles publiés dans divers journaux de l’époque, aucun des hymnes joués n’aurait suscité l’enthousiasme des jurés, entraînant même l’annulation du concours[7].
Le 1er juillet 1883, le gouvernement de l’État souverain du Cundinamarca organisa un nouveau concours pour déterminer un hymnecélébrant le centenaire de la naissance de Simón Bolívar. Le premier prix fut remporté par Daniel Figueroa qui composa une chanson avec les paroles de plusieurs poèmes. Il en donna la première sur la Plaza de Bolívar interprété par un chœur de deux mille enfants[6]. Le second prix fut remporté par Cayetano Fajardo. Cependant, le jury considéra qu’aucun des chants des deux lauréats ne pouvait êtrequalifié d’hymne national mais seulement de chants patriotiques[8].
Création de l’hymne national[modifier]
Oreste Síndici, en 1870.
Rafael Núñez, en 1885.
En 1887, le directeur de théâtre José Domingo Torres — habitué à animer des fêtes patriotiques — contacta le maître italien Oreste Síndici pour lui commander une chanson sur la célébration de l’indépendance de Carthagène[9]. Plus précisément,il lui demanda de mettre en musique le poème « Himno Patriótico » (« Hymne Patriotique ») écrit par le président de la République Rafael Núñez en l’honneur de cette ville[10]. Ce poème avait été composé pour être lu publiquement lors de la célébration du 11 novembre 1850 avant d’être publié dans le journal La Democracia alors que Núñez était secrétaire du gouvernement de cette province[10]….