Portrait à la manière de balzac

Sujet : Ecrire un portrait à la manière de Honoré de Balzac.

L’institutrice du village de Cordey, situé non-loin de la petite ville de Falaise, était le genre de femme dont leshommes s’exclamaient « Mademoiselle, vous savez, un sac vide ca ne tient pas d’bout ! ». Elle était grande et élancée, le visage creux, qui était accentué par son haut chignon tiré, maiselle avançait toujours la tête haute; de frêles épaules, une poitrine presque inexistante, et une allure cambrée par les années à se maintenir « droite comme un I », disait le maire deCordey. Elle était vêtue simplement, une longue robe assez terne, avec un manteau tout aussi peu féminin, qu’elle doit porter depuis de nombreuses années, être institutrice lui permettaitpeu d’écart. Une légère touche d’excentricité marquait cette vieille fille de part sa démarche dansante, accompagnées de somptueux escarpins. Elle était sérieuse, disciplinée maisagréablement souriante malgré les rides prématurées qui apparaissaient sur son visage de trentenaire ainsi que d’imposantes cernes marquées par le temps, justifiées « par toute une vie auservice des gamins, et d’interminables soirées à corriger des copies » disait-elle. Les parents d’élèves n’ont jamais eu à se plaindre de l’institutrice, qui était intelligente etcultivée, des mathématiques aux sciences en passant par le français mais aussi la musique, jusqu’au cours d’éducation civique, ses cours étaient riches. Les élèves n’étaient pas aussi élogieuxde l’institutrice, qui n’avait bougé du calvados, qui n’avait rien vécu, célibataire depuis toujours, elle était la « vieille fille » du village, à cheval sur de nombreux principes.Les voisins de Mademoiselle Cabarot, l’ont toujours aperçus seule, mais dans ses habitudes de célibataires, son absence hebdomadaire du samedi soir était notée jusque tard dans la nuit.