La télévision modifie-t-elle le comportement des français: dans quels sens ? Quelle dépendance créée-t-elle? Quel remède doit-on envisager?
Plus de 90% des foyers des grands paysindustrialisés sont équipés de télévisions, et les utilisateurs passent en moyenne 3 à 4 heures par jour devant le petit écran. Phénomène de société, la télé exerce sur l’individu une emprise à plusieursniveaux.
Au niveau social, elle programme des comportements uniformes, à l’intérieur de chaque classe d’âge, en se réglant sur les activités des groupes. Le jeune public bénéficie d’émissions dedivertissement le matin et le soir, au retour de l’école. Dans d’autres cas, l’émission des programmes modifie l’emploi du temps des utilisateurs: on cherchera à se libérer pour une finale sportive ou le filmdu dimanche soir. Subtile interaction entre contraintes horaires et désirs personnels, la programmation agît sur l’individu, pour en faire un consommateur, visuel au moins, du petit écran.La télé affecte le comportement des individus dans le cadre du foyer familial. La substitution du traditionnel âtre, autrefois dispensateur de lumière, de chaleur et de vie, au poste de télé a valeurde symbole; elle est aussi une réalité vécue chaque soir par des millions de familles. Le repas se déroule désormais devant la télé, à l’heure du journal. La parole et le partage, sous l’autorité dupère de famille, se sont vus remplacés par le monologue du présentateur dont la silhouette prend place parmi les convives.Le rituel du dîner s’est doublé d’un autre rituel, qui lui a substitué sesrègles: la télévision, en réduisant la fonction identificatoire du groupe, accentue la tendance à l’individualisation des membres.
Sur le plan culturel, la télévision représente-t-elle unenrichissement ou un appauvrissement?
Alors que dans les milieux aisés, elle ne supprime pas les sorties culturelles (cinéma, théâtre, concerts…), relativement coûteuses, dans les foyers modestes,…