Jean-Jacques Rousseau est un philosophe qui a vécu durant l’époque moderne, au siècle des Lumières, au XVIIIe siècle. Cette période est caractérisée par le progrès de la raison et est centrée sur l’être humain. Il a décrit sa conception de l’anthropologie dans la première partie du Second Discours, publié en 1755. Rousseau y propose une expérience de pensée dont le but est la connaissance del’homme. Friedrich Nietzsche est aussi un philosophe qui a vécu pendant l’époque moderne, au XIXe siècle. Il a élaboré sa conception de l’être humain dans le Gai Savoir en 1882 et dans le Crépuscule des Idoles, en 1888, dans lequel il critique l’importance de la raison. Ce texte expliquera les pensées de Rousseau et Nietzsche selon leurs idées de l’anthropologie. Aussi, il sera question d’unecomparaison qui expliquera les ressemblances et les différences de ces deux philosophes par rapport aux thèmes de la raison, la morale et l’homme idéal.
Jean-Jacques Rousseau est un philosophe empiriste, pour lui l’être humain part du monde sensible vers l’esprit, c’est-à-dire que le corps passe avant la raison. Il nie l’existence des idées innées et selon lui, l’être humain n’a pas besoin de développerla raison, elle se développe à partir des expériences sensibles. La raison n’est pas naturelle, il affirme en effet dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes que : «L’état de réflexion est un état contre Nature» (p.75). Rousseau dénonce les effets négatifs que la raison nous apporte, selon lui, elle amène les êtres humains à se comparer, ce qui faitressortir la conséquence de l’amour propre. L’homme se met à accorder plus d’importance à lui-même qu’aux autres, et développe des défauts comme la vanité et l’égoïsme. De plus, Rousseau soutient que l’être humain est moralement neutre, c’est-à-dire qu’il n’est ni bon ni méchant, car son principal souci est sa propre conservation. Aussi, la pitié, étant une passion universelle et naturelle, précède laraison. Elle est la capacité à pouvoir se mettre à la place de celui qui souffre, modère l’amour de soi-même et amène à faire son bien en faisant le moins de mal aux autres que possible. Pour Rousseau, l’être humain idéal doit posséder deux valeurs principales: la liberté et l’égalité. Selon Le contrat social de Jean-Jacques Rousseau, la liberté est atteinte lorsqu’on écrit nos propres lois etl’égalité règne parce que les lois sont les mêmes pour tous les individus. Ce philosophe affirme aussi que l’être humain idéal doit favoriser l’amour de soi et éviter l’amour propre. L’amour de soi est la volonté de se préserver et de se conserver en assurant sa survie et son bien-être individuel. Contrairement à l’amour propre, qui est un sentiment qui amène à se comparer à autrui, à rechercher lasupériorité et à accorder de l’importance au regard que les autres portent sur nous. Donc, il brime le fait de devenir superficiel et à vivre dans l’opinion des autres.
Le philosophe Friederich Nietzsche est également empiriste puisqu’il soutient que l’être humain se définit essentiellement par son corps et donc que la raison n’est qu’une fonction du corps humain. Il affirme que la raison estdiscontinue puisqu’elle intervient de façon irrégulière. Il soutient également que la connaissance dérive des sens, puisqu’on apprend avec l’expérience. Selon lui, les philosophes rationalistes sont faibles puisqu’ils ont mis trop d’importance à la raison et ont oublié le corps. Par ailleurs, Pour Nietzsche, toute morale saine valorise la vie et le corps. Le moyen à entreprendre pour atteindre le bonheurconsiste à vivre selon ses instincts vitaux, c’est-à-dire ce qui est essentiel à notre survie. Ce philosophe critique la morale religieuse puisque celle-ci, qui apporte plus d’importance à l’esprit qu’au corps, conseille de tuer les passions comme les désirs et les sentiments. C’est pourquoi Nietzsche condamne la philosophie rationaliste et l’église. Il dénonce la morale de troupeau, qui…