11.01.2008
Des médecins espagnols réclament un moratoire pour l’utilisation du Gardasil. Raisons et pétition
Un mouvement espagnol de résistance au Gardasil et aux méthodes de l’industrie pharmaceutique pour l’imposer… [pic]
Au mois d’octobre 2007, les autorités sanitaires espagnoles ont introduit le vaccin Gardasil® [1] dans le calendrier vaccinal remboursé par l’assurance-maladie.Carlos Alvarez-Dardet, directeur du Journal of Epidemiology and Community Health, professeur de santé publique de l’Université d’Alicante, spécialiste des vaccins, a signé une virulente tribune dans le journal El Pais et appelé à une mobilisation civique au nom de la « défense du bien public ». Les près de 3.500 signataires de la pétition en cours demandent un moratoire sur l’utilisation du Gardasil®et dénoncent plusieurs éléments révélateurs :
• Une campagne marketing très agressive qui fait passer la publicité d’un produit à vendre pour de l’information en santé publique et crée des besoins thérapeutiques basés non sur des preuves médicales mais sur la peur d’une souffrance hypothétique.
• La campagne marketing laisse entendre que toute infection par les HPV serait une maladie àprévenir et non pas un facteur de risque. Or, dans près de 90% de cas, l’infection passe inaperçue, neutralisée par le système immunitaire.
• La désinformation consistant à faire croire que le vaccin protège efficacement contre toutes les souches de HPV cancérigènes, alors que c’est loin d’être le cas.
• Rien ne prouve que la prévention par le Gardasil® est efficace, puisque l’essai de phase III n’aduré que trois ans, avec des résultats peu probants [2], alors qu’un cancer risque de se déclarer 30 ans ou plus après une infection. En outre, les indices actuels montreraient plutôt une efficacité préventive contre les dysplasies, qui sont des lésions précancéreuses dues aux papillomavirus, mais qui ne permettent pas de conclure à une efficacité contre les cancers du col utérin eux-mêmes [3].
• Ilexiste un risque non négligeable que le vaccin favorise l’infection par d’autres souches de HPV qui déjoueraient plus facilement les défenses immunitaires, avec des conséquences incontrôlables. Comme dans la vaccination anti-pneumococcique, avec l’apparition de souches multirésistantes, insensibles aux traitements.
• Compte tenu du coût – 464 euros, plus la logistique – cette vaccination seraitune charge financière énorme, de nature à déstabiliser à elle seule le financement du calendrier vaccinal, voire même du système de santé publique dans son ensemble. Elle réduirait de fait les dépenses utiles : les programmes de prévention non médicamenteuse, de dépistage et de traitement des cancers du col de l’utérus, sachant que le dépistage permet d’intervenir et de traiter les dysplasies duesà tous les génotypes de papillomavirus humains, et pas seulement les deux (HPV 16 et 18) ciblés par le Gardasil (et par le Cervarix, d’ailleurs).
• Compte tenu de la faible incidence du cancer du col de l’utérus en Espagne rapportée aux coûts, la prévention d’un seul décès coûterait 8 millions d’euros à l’assurance maladie espagnole. Et il est impossible de dire si d’autres rappels serontnécessaires, puisque la durée de l’éventuelle immunisation n’est pas connue.
• L’incidence très faible du cancer du col de l’utérus en Espagne fait qu’il ne peut être tenu pour un problème de santé publique. Mais l’inventivité des firmes compense cela. Elles savent exagérer la portée des risques ou alors inventer des « maladies », comme avec le traitement de la ménopause, en cachant les effets secondairesdes traitements pendant des décennies. Compte tenu de sa propre histoire, « ce secteur ne jouit pas d’une grande crédibilité publique », qui justifierait d’en faire « le garant de notre santé », ironisent les pétitionnaires.
Lors d’une interview, Alvarez-Dardet s’insurge contre l’ampleur qu’a prise cette campagne en l’absence de toute information scientifique fiable et dénonce une…