3.2.3. Identifie les disparités socioéconomiques et culturelles.
1. Identifie les acteurs du conflit.
* Le Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP
* Le Front Démocratique de Libération du Rwanda, FDLR
* Les milices Maï Maï
* Les FARDC, Forces Armées de la République Démocratique du Congo
* La MONUC, Mission des Nations Unies au Congo
* Le Rwanda voisins
*L’Angola
2. Identifie les disparités socio-économiques et culturelles.
La principale disparité est dû à l’imbroglio identitaire : la dimension ethnique
Dans le mille-feuilles des identités, trois grands types d’antagonistes peuvent être identifiées :
* Autochtones/étrangers
Le Kivu a longtemps été une terre d’accueil pour les migrants originaires du Rwanda. Moins peuplé que celui-ci,il lui a servi d’exutoire démographique : les migrations spontanées ou organisées par l’administration coloniale belge dans le cadre de la Mission d’Immigration des Banyarwandas (MIB) mise en place en 1937, ont drainé des flux de migrants estimés à 200 000 pour la période coloniale et 100 000 pour la première décennie d’indépendance. Bien qu’il n’y ait pas eu de recensement démographique depuis1984 et que les comptages ethniques soient l’objet de manipulations, il est avéré que les districts de Rutshuru et du Masisi sont majoritairement peuplés de rwandophones. Dans le Bwisho (au nord-est de Rutshuru) jadis dépendant du royaume du Rwanda leur présence a des racines anciennes. Au Masisi la migration n’a pris toute son importance qu’à partir du mandat belge. Les populations réputées« autochtones », c’est-à-dire installées avant l’arrivée des migrants rwandais, se sont senti progressivement dépossédées de leurs prérogatives foncières et des droits symboliques qui s’y rattachent. Les tensions se sont cristallisées autour du foncier et de la question de la nationalité. La révision en 1981 dans un sens restrictif des critères permettant de se revendiquer comme Congolais (à l’époqueZaïrois) a privé des dizaines de milliers de Banyarwanda de la nationalité congolaise, envenimant les relations inter-communautaires. A partir de 1990, les perspectives d’un retour à une démocratie électorale ont renforcé la crainte des autochtones, là où ils sont aujourd’hui minoritaires, de passer sous la coupe de ceux qu’ils considèrent encore souvent comme étrangers. A Kinshasa la ConférenceNationale avait d’ailleurs fermé ses portes aux rwandophones sous prétexte de « nationalité douteuse ». C’est dans ce contexte que les tensions interethniques au Masisi ont dégénéré en 1993 en violences armées opposant les autochtones (principalement les Hunde) et les Banyarwanda (Tutsis et Hutus) ; elles ont provoqué plusieurs milliers de morts24. Aujourd’hui les tensions sont à nouveau exacerbées, laguerre ayant tendance à bipolariser les antagonismes entre les Banyarwanda tutsis et les groupes ethniques autochtones du Nord-Kivu récemment regroupés dans le « G7 » (Nande, Hunde, Kuymu, Nyanga, Tembo, Kano, Mbuti).
* Hutus/Tutsis
Au début de l’année 1994, un terme avait été mis aux massacres du Masisi grâce notamment à l’intervention des autorités coutumières. Quelques mois plus tard unecatastrophe d’une tout autre ampleur s’abattait sur le Kivu : le déferlement massif des Hutus fuyant le Rwanda devant l’avancée victorieuse de l’armée du Front Patriotique Rwandais (FPR). La guerre du Rwanda, sur fond d’exaspération des haines entre Hutus et Tutsis jusqu’au paroxysme du génocide de 1994, étendit alors ses métastases au Kivu. L’installation durable de plus d’un million de Hutusdans des camps de réfugiés situés à proximité de la frontière rwandaise contribua à déstabiliser une région déjà fragile, réactivant l’hostilité des autochtones envers les Banyarwanda, mais surtout envers les Tutsis congolais, lesquels ne cachaient pas leurs sympathies pour le nouveau régime de Kigali. Plusieurs milliers d’entre eux avaient d’ailleurs rejoint les rangs de l’Armée Patriotique…