Peut-on oter sa liberté a l’hommme?

Peut-on ôter à l’Homme sa Liberté ?

Lorsqu’un Homme est enfermé dans un endroit, en prison par exemple, il est dit privé de sa Liberté car il lui est impossible de faire ce qu’il veut, de sortir… Cependant, certains philosophes refusent de penser que la Liberté peut être ôtée à quelqu’un, c’est-à-dire qu’ils placent l’Homme dans une Liberté totale et absolue, qui ne peut être suppriméesous aucune condition. Cette contradiction nous amène à nous demander s’il est réellement possible d’ôter à l’Homme sa Liberté. Cela signifierait qu’on en est physiquement capable, mais qu’il est aussi à la fois légal et moralement légitime de priver les êtres humains raisonnables de leur Liberté, de faire en sorte qu’ils ne puissent plus faire ce dont ils ont envie, qu’ils ne puissent plus jouird’une quelconque Liberté, quelle qu’elle soit. Cela pourrait remettre en cause les fondements de la société selon lesquels un Homme ayant mal agi doit être puni par la privation de sa Liberté ; si celle-ci ne peut pas être effective, ce fondement semble absurde. Ainsi, nous pourrons nous demander s’il est légal, mais également légitime, de supprimer la Liberté d’un Homme, puis nous étudierons si nousen sommes réellement capables.

Nous allons tout d’abord nous intéresser à ce que dit la loi face à la privation de la Liberté d’un Homme ; cela est il légal ou non ?
Dans la plupart des sociétés démocratiques existe un système carcéral ayant pour but de priver de Liberté toute personne ayant commis une faute grave. Ainsi, en enfermant cette personne, on ne prive qu’un individu de sa Libertéafin de protéger la société dans son intégralité. La société primant sur l’individu, ôter sa Liberté à un Homme est donc parfaitement légal si ce dernier a enfreint la loi. En effet, pour Rousseau, chaque homme doit se conformer au bien de la société. Même si tous les hommes naissent libres et égaux en droits, s’ils ne respectent pas les droits d’autrui ni leurs propres devoirs qu’ils ont acceptéspour appartenir à la société, il est légal de les priver de leur Liberté pour conserver la société ; les lois sont présentes pour que la société reste équilibrée. Cependant, elles évoluent également, rendant des actes légaux illégaux ou inversement.
Effectivement, alors que l’esclavage était légal dans de nombreuses sociétés démocratiques, cette condition privative de Liberté est devenueillégale : il n’est plus permis de priver un Homme de ses droits et de sa Liberté sans conditions. S’il est parfois légal d’ôter sa Liberté à quelqu’un, cet acte peut cependant être illégal. C’est par exemple le cas de la prise d’otages, punie par la loi. De plus, si la privation de Liberté est effectuée par la force, pour Rousseau, ce n’est pas légal car « la force ne fait pas droit ». Cela met ainsi endoute la réelle légalité de la privation de la Liberté d’un homme dans les sociétés totalitaires où règne la force.
Dans ces sociétés, il peut être légal de priver un homme de sa Liberté sans conditions, d’en faire un esclave. C’est par exemple le cas dans certains pays où les femmes n’ont qu’une Liberté limitée, et cela est accepté par la loi. Le fait qu’une personne puisse être légalement spoliéede sa Liberté dépend donc des époques, des sociétés, des endroits, car la loi n’est la même nulle part. S’il semble donc légal d’ôter sa Liberté à un homme dans la plupart des sociétés, les conditions varient et la mise en application de ces lois diffère. Cependant, il est important de s’intéresser à l’origine de ces lois car pour Rousseau, pour qu’un chef puisse mettre une loi en vigueur, il estnécessaire que le peuple ne la subisse pas et vote au moins une fois à l’unanimité. Cela pose la question de la légitimité.

Alors qu’il semble généralement être légal qu’un homme soit privé de sa Liberté, nous allons voir si cette légalité entraîne nécessairement la légitimité de cet acte.

Nous allons donc étudier dans quelle mesure il peut paraître légitime d’ôter à l’Homme sa…