Question sur le spleen

A travers plusieurs de ces poèmes, Baudelaire nous a défini ce qu’était le spleen. Mais d’autres poètes ont aussi exprimé ce curieux sentiment à la fin du XIX° siècle dans leur poème, notamment PaulVERLAINE en écrivant « Croquis parisien » extrait de Poèmes saturniens (1866), ainsi que Jules LAFORGUE, dans « Spleen », poème extrait de Le Sanglot de la terre (1901). En effet ces poèmes nouséclairent sur la signification du mot : spleen.

Ces deux poèmes nous présentent tout d’abord une vision nocturne de la ville. Le titre du poème de Verlaine : « Croquis parisien » nous l’indiqued’ailleurs clairement, et se présente comme une gravure de la ville de Paris durant la nuit, comme nous le montre le premier mot « lune » (v.1). Laforgue nous présente aussi une ville nocturne, par laprésence des noms : « rue » (v.3), « le soir » (v.11) et « minuit » (v.13). Ces deux poètes ont un désir d’écrire une poésie de la ville moderne. Cependant ce sont des descriptions tristes et pessimistes.Verlaine utilise un décasyllabe césuré au vers 5 pour insister sur cette triste journée : « Le ciel était gris./La bise pleurait. ». De même le sonnet de Laforgue est riche d’un lexique du mauvaistemps comme nous le prouvent les expressions : « ciel gris » (v.2), « brume » (v.3), « averse » (v.10)… Ces poèmes nous présentent donc une vision pessimiste, une tristesse du paysage.

Nouspouvons ensuite remarquer que cette description triste et pessimiste du paysage a une forte correspondance avec l’état d’âme du poète. En effet les deux poètes étudiés expriment au cours de leur écritureun sentiment personnel, par l’utilisation de la première personne, dans « Croquis parisien » nous pouvons relever : « Moi, j’allais » (v.9), de même dans « Spleen » : « Je regarde » (v.5), « Je fais »(v.7). Nous remarquons ainsi la présence du lyrisme. Nous pouvons donc en conclure que la seule description de ce paysage n’est pas le but du poète, il cherche aussi à l’aide de cette triste…