Liaisons dangereuses

2M11 Sarah Rempe
Dissertation

« C’est un devoir pour chaque homme de se déraciner [pour accéder à l’universel], mais c’est toujours un crime de déraciner l’autre. » (Simone Weil)

Par définition, L’autre signifie: celui qui est différent, dissemblable.
Dès lors, ce mot peut se rapporter à de multiples choses. Mais nous allons nous intéresser à ce qu’il signifie lorsque l’on parled’être humain.
De nos jours, on l’utilise surtout pour désigner « l’étranger ». Celui qui vient d’ailleurs, qui a d’autres croyances, que l’on ne connait pas. Mais « l’autre », qui est-il vraiment?
Les questions de l’identité et de l’altérité traversent la pensée philosophique depuis l’Antiquité, et aujourd’hui, les migrations et la mondialisation rendent cette question de plus en plus essentielle.Plus que jamais nous ne pouvons ignorer l’autre, et c’est avec lui et grâce à lui que nous pourrons répondre à cette question, but de notre vie: qui suis-je?
Effectivement, pour rencontrer l’autre, il faut être soi. Mais si l’on ne sait pas soi-même qui l’on est, celui qui est différent peut vite être considéré comme un adversaire, voire un ennemi. Et cela à grande echelle peut aboutir autribalisme, responsable d’affreuses violences.
Mais il y a un problème à cette question de l’identité, une ambivalence. En effet, chaque être humain à deux besoins contradictoires: celui de se construire une identité, et celui de s’en libérer. Trouver et comprendre ses racines et s’en défaire. Simone Weil, philosophe française, s’était déjà penché sur cette ambivalence et affirmait: « C’est un devoirpour chaque homme de se déraciner [ pour accéder à l’universel ], mais c’est toujours un crime de déraciner l’autre. ».
Cette penseuse francophone avait compris que le but d’une existence est peut-être de parvenir à vivre avec ses racines à l’intérieur de soi dans un esprit d’ouverture à la diversité humaine. Mais ce but est le fruit d’une évolution personnelle qu’il n’est pas possibled’atteindre sans la contrainte extérieure, voire par la violence.
C’est son propos qui va guider notre réflexion, accompagné des questions suivantes:
Qu’est-ce que le déracinement et en quoi est-ce un devoir pour chaque homme de se déraciner? En quoi est-ce un crime de déraciner l’autre et jusqu’à quel point en est-ce un?

Tout d’abord, se déraciner c’est se remettre en question, dans le but d’une quêteidentitaire, but ultime de l’être humain
En effet, chaque être humain a pour but de se forger une identité, mais pour cela il doit se questionner, toujours évaluer son « moi intérieur » et extérieur. Il doit être conscient de la réalité et de l’imaginaire, autrement dit, différencier ce qu’il est de ce qu’il voudrait être.
Une personne ne s’interrogeant jamais sur elle-même n’est pas quelqu’unfaisant preuve d’intelligence.
En revanche, une personne se remettant perpétuellement en question n’arrivera à rien. Certes il faut savoir se questionner, mais il faut également faire preuve d’un tant soit peu de confiance en soi pour découvrir qui l’on est.
Tous les hommes devraient chercher à accéder à l’universel, des connaissances très variées et étendues. Mais pour cela, il est importantde se déraciner. Mais qu’est-ce que le déracinement?
Littéralement se déraciner signifie perdre ses racines, mais que faut-il comprendre par là?
Tout d’abord, les racines sont un héritage qui nous est transmis par nos parents. Elles nous sont données mais c’est à nous de les intégrer, de façon personnelle. Ce n’est qu’après cela que nous devons nous déraciner, mais dans le but d’accéder àl’universel, ce qui ne signifie pas rompre définitivement avec nos racines mais s’en éloigner, prendre ses distances afin de s’ouvrir à autrui et de découvrir d’autres origines, les siennes.
Prenons par exemple quelqu’un qui ne se sent pas à sa place dans son pays natal et ressent le besoin de le quitter, ce n’est qu’en étant en paix avec lui-même et au clair sur ses origines qu’il pourra s’intégrer…