Avant l’été sortait le livre blanc de la Défense demandé par Nicolas Sarkozy, présentant aux Parlement et aux citoyens les choix stratégiques et budgétaires des 15 ans à venir . En effet, il est nécessaire d’adopter une position ferme sur notre défense nationale étant donné la dangerosité et l’instabilité du monde actuel.
En 1949, 12 pays formant le bloc occidental (10 pays européens, Etats Uniset Canada) signent le traité nord atlantique à Washington. L’Europe est alors faible et vulnérable des suites de la seconde guerre mondiale, surtout face à l’expansionnisme soviétique. La France n’a pas le choix: l’économie est désastreuse, il n’y a plus de grande armée, mais elle a besoin de sécurité en forgeant de fortes alliances. Ce traité implique l’intervention militaire des douze paysmembres dans le cas d’une aggression de l’un d’entre eux.
Cependant, en 1966, le président français Charles de Gaulle décide de retirer la France du commandement militaire intégré de l’OTAN.
Maintenant, la question du retour au commandement intégré de l’OTAN se pose: doit-on reprendre notre siège au sein de l’OTAN?
Pourquoi s’être initialement retirés? Pourquoi maintenant voudrait-on y revenir?Qu’est-ce que cela changerait concrètement?
En France, l’installation de bases américaines a été très mal perçue. L’anti-américanisme s’est développé, surtout dans le nord-est où les bases militaires nord atlantiques étaient concentrées, à l’image des « Ridgeway go home » placardés dans les rues (général américain des troupes installées en france à l’époque). En effet, les Français, dont l’électoratde l’époque se composait de 13% de communistes refusent par exemple fermement l’installation dans le sud d’une usine Coca Cola, qui viendrait remplacer le « bon vin français ». On dit même que l’alcoolisme, la délinquance et les accidents ont augmenté depuis leur arrivée.
En 1965, on sonde les Français : l’alliance atlantique apporte-t-elle quelque chose à la France? 51% estiment que oui, 12% quenon et 37% ne savent pas. Maurice Duverger analyse ces résultats de la façon suivante: « les Français ne sont pas croyants, mais ils sont pratiquants ». En effet, les Français se plaignent du déploiement américain mais préfèrent que la nation garde sa place au sein de l’alliance.
De Gaulle est cependant retiscent à la création d’une Organisation sous « protectorat américain »: l’OTAN n’a plus deraison d’être: les conditions ont changé. L’Europe ne pouvait pas se défendre seule, il y avait un monopole atomique américain et l’Europe était au centre de la conflictualité mondiale. Dès lors, l’Europe s’est renforcée, y compris du côté nucléaire. De ce fait, en 1966, De Gaulle annonce le retrait de la France du commandement intégré. Le président américain réagit en exprimant ses regrets et enréservant tout de même un siège « disponible » à la France, malgré la réaction plus vive demandée par le reste de son gouvernement.
Les Français à l’image du Parlement étaient contre ce retrait, cependant, depuis de Gaulle, personne n’a jamais remis en cause cette décision…
Cependant de nos jours, Nicolas Sarkozy relance le débat: « Mieux vaut être entièrement dedans qu’à moitié dehors ». En effet, laFrance continue tout de même d’intéragir avec l’OTAN.
Le président présente une volonté affichée de réintégrer le commandement intégré afin de souder l’Europe en coordinant leurs objectifs militaires et diplomatiques.
Mais il donne aussi des conditions, qui sont d’ailleurs plus importantes encore que celles exposées par Chirac avant lui: la France devra garder l’indépendance de ses forcesnucléaires, la liberté d’appréciation de ses autorités et la liberté de décision sur l’engagement de ses forces.
Parallèlement, il semble évident que le président est « chagriné » de cette séparation avec les Etats-Unis.
L’opposition quant à elle se plaint d’un « alignement de la France ». De plus, on peut renforcer l’Europe de l’extérieur de l’organisation, pas besoin d’intégrer l’OTAN pour cela….