Pourquoi DORA a-t-elle interrompue son analyse ?
I. Introduction :
– Découverte de la psychanalyse :
FREUD découvre la psychanalyse grâce à ses travaux sur l’hystérie avec BREUER. FREUD délaisse la méthode cathartique et se base sur l’association libre. On date fréquemment la naissance de la psychanalyse à l’année 1900, date de parution de « l’interprétation des rêves », essai qui fitscandale. C’est aussi l’année qu’Ida Bauer, plus connue sous le nom de DORA, commence une cure avec FREUD.
Donc, au début de la cure de DORA, la psychanalyse n’en est qu’aux balbutiements de la théorie. Après avoir pratiqué l’hypnose avec BREUR, FREUD se démarque en acceptant l’importance de la dynamique sexuelle dans le développement de la psychopathologie. L’hystérie est alors conçue commeconséquente d’un trauma sexuel. Cette approche permettait ensuite de comprendre la névrose obsessionnelle, ainsi que la phobie, également nommée « hystérie d’angoisse ».
Le récit au sujet de la cure de DORA avec FREUD offre un intérêt particulier car c’est à travers cette analyse que FREUD présente le récit de la découverte du transfert.
Quand DORA commença son analyse, FREUD pensa qu’il trouvait chezcette patiente la confirmation de la justesse de ses hypothèses sur l’origine sexuelle des symptômes hystériques et sur le rôle joué par les rêves dans la figuration des symptômes.
Ce fut un choc pour FREUD de voir l’analyse de DORA s’arrêter au bout de seulement trois mois de traitement. Mais il eut l’intuition de tirer parti de cet échec thérapeutique en réalisant après coup qu’une résistanceliée au transfert était apparue à son insu.
FREUD n’en reste pas là, il affirme que s’il avait repéré à temps cette résistance, il aurait pu l’interpréter et sans doute faire en sorte que DORA n’interrompe pas son analyse.
FREUD dira : « Le transfert, destiné à être le plus grand obstacle à la psychanalyse, devient son plus puissant auxiliaire, si l’on réussit à le deviner chaque fois et à entraduire le sens au malade » (1905 p.88)
Après la lecture du cas de DORA, de nombreux points ont retenue notre attention. Ces points qui par la suite sont devenus des questionnements, ont subit une interprétation avec des apports psychanalytiques différents. A savoir, par le complexe d’Œdipe et par les quatre discours de LACAN.
Nous avons tenté une approche différente de ce cas par certainesvariations et des points de vue qui nous sont propres jusqu’à ce qu’une question ait retenue notre attention : pourquoi DORA a interrompu son analyse au bout de seulement trois mois ?
FREUD y répond (mais qu’en 1905, c’est-à-dire 5 ans après cette analyse) en réalisant que sa patiente a interrompu le traitement à cause des sentiments amoureux et érotiques qu’elle avait inconsciemment reportés sur lui.C’est alors que FREUD définit le “transfert“ comme « Un déplacement sur la personne de l’analyste, de sentiments, de désirs, de fantasmes ou même de scénarios entiers qui s’avèrent la reproduction d’expérience déjà vécues précédemment avec des personnes importantes du passé, en particulier de l’enfance ». FREUD ajoute un certain nombre de précisions quant à la nature du transfert, déclarant que :« on ne peut éviter le transfert » et que celui-ci « Doit être deviné sans le concours du malade » (p.87).
– Un bref rappel du cas DORA :
DORA vient consulter FREUD à la suite d’une liaison de son père avec Mme K. Pour être concis, rappelons que le père de DORA avait entamé une liaison avec Mme K et que son mari, Mr K, se mit à faire des avances à DORA, la fille de son rival. Mais celle-ciétait secrètement amoureuse de Mr K puisque ce dernier lui rappelait son père.
Un jour, Mr K s’approche de DORA par surprise et la serra dans ses bras puis l’embrassa sur la bouche. DORA fut choquée, elle le gifla et le repoussa. FREUD interprétera que DORA a sans doute sentie contre elle la pression du membre érigé. Nous ferons un détour sur ce point. C’est de cet incident que DORA commence à…