Le résumé
L’action de Maria Chapdelaine se déroule au nord de Péribonka vers les années 1910. Samuel Chapdelaine est un pionnier dans l’âme : dès qu’il a défriché une terre, il l’abandonne,entraînant toujours plus au nord sa famille, repoussant la forêt, « faisant du pays ». Sa femme, non sans amertume, l’a suivi dans son nomadisme romantique. Ils habitent à la lisière du monde habité, presqu’enplein bois, au pied des Laurentides. Ils ont plusieurs enfants, dont Maria, une jeune fille en âge de se marier, bien qu’elle n’ait que 18 ans. Elle a trois prétendants qui représentent chacun uncourant idéologique de la société canadienne-française : François Paradis est l’héritier des coureurs des bois, bûcheron libre et sauvage, ne craignant ni Dieu ni diable ; Lorenzo Surprenant, comme 900000 de ses compatriotes l’ont fait entre 1840 et 1930, a quitté son pays et travaille dans une manufacture aux États-Unis ; Eutrope Gagnon, modeste « habitant », ne recherche que le confort et lasécurité d’une bonne terre défrichée. Les trois font des promesses à Maria, mais son cœur ne bat que pour François, le « mauvais garçon ». Engagé tout l’hiver dans un chantier au nord de La Tuque, cedernier décide qu’il ne passera pas les Fêtes sans voir Maria. Il s’engage, seul, en raquettes, dans une excursion périlleuse. Une tempête fait rage, le train qu’il devait rejoindre n’est pas aurendez-vous, il finit par « perdre le nord », et meurt gelé. Ce malheur qui frappe Maria est encore accentué, quelques mois plus tard, quand sa mère attrape une mystérieuse maladie, que ni le docteur, ni le «ramancheur », ni le curé ne peuvent guérir. Pressée par le curé de se trouver un mari, Maria, triste, amère, et révoltée contre cette nature cruelle, a presque décidé de suivre Lorenzo dans l’aventureaméricaine. Lors de la veillée funéraire, elle est d’abord touchée par l’éloge que son père rend à sa mère. Puis, seule dans la nuit, trois voix résonnent dans sa conscience : celle de la nature,…