L’utilitarisme est un système de morale et d’éthique qui, faute de pouvoir définir objectivement ce que sont le Bien et le Mal, se propose d’en faire abstraction en établissant « l’utile » commeprincipe premier de l’action. Il considère que ce qui est utile est bon et que l' »utilité » peut être déterminée de manière rationnelle. L’utilitarisme est fondé sur le seul critère del’optimisation du « plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes », postulant que le bien-être de tous est un bien pour l’ensemble des hommes. Il rejette le devoir comme notion premièreet mesure la qualité morale d’une action aux conséquences que l’on peut en attendre.
L’utilitarisme que l’on retrouve à l’état embryonnaire chez Platon (428-347 avant JC), Epicure (341-270avant JC), Sénèque (4-65), David Hume (1711-1776), Claude Adrien Helvétius (1715-1771), s’est surtout développé en Angleterre avec Jeremy Bentham (1748-1832) qui en est le père, John Stuart Mill(1806-1873) et Herbert Spencer (1820-1903). La théorie de l’utilitarisme fut explicitée par Jeremy Bentham qui proposa de comparer de façon méthodique la valeur des plaisirs et d’augmenter le pluspossible le bien-être de l’individu. John Stuart Mill, qui en a fait une véritable philosophie, met plus l’accent que Bentham sur l’aspect qualitatif du bonheur, comme les plaisirs de l’esprit, etprend davantage en compte l’écart qui existe entre le bonheur individuel et le bonheur public pour en faire une morale sociale. L’utilitarisme a fortement influencé les économistes du XIXesiècle.
Principales critiques faites à l’utilitarisme : la subjectivité de la notion de bonheur; l’absence de règles absolues (viol, meurtre, sacrifice…), la difficulté pratique de calculer,mesurer, comparer l’utilité; la non prise en compte de l’intérêt des minorités; la « quantification », la « marchandisation » de la vie en la ramenant à une dimension bassement matérielle ou économique.