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-LA RELIGION-
« Le croyant est-il fou ? »

A la différence des anciennes cultures asiatiques ou animistes, l’homme, depuis l’âge axial est confronté à une nouvelle vision du temps qui n’est plus circulaire mais bien linéaire : c’est le temps de l’Histoire. Il n’est donc plus réversible, ce qui rend plus difficile la tâche de l’homme de trouver sa juste place. Dans uncontexte de réflexion sur la religion, c’est au cœur du monothéisme que l’homme recherche de façon permanente la place qui lui dans ce monde où la réalité et la spiritualité sont étroitement mêlées. Ainsi, certains auront davantage confiance en une force qu’ils ont l’impression de mieux connaître : eux-mêmes. Tandis que d’autres – les croyants – préfèreront penser qu’il existe une puissance suprême,appelée communément Dieu.
Le croyant est une personne qui adhère à des croyances qui fonctionnent grâce à des dogmes, ou à des doctrines qui sont les piliers respectifs de chaque religion. La folie s’oppose à la raison qui est ce par quoi l’homme sort de l’opinion, c’est-à-dire qu’elle permet de déterminer les conditions de vérité d’un énoncé, grâce à la preuve logique ou expérimentale. Lecroyant est-il fou? Pour répondre à cette question, il est essentiel de se demander de quelle manière le croyant croit-il, et c’est là que le problème se pose entre croyance religieuse raisonnable et sincère, superstition illusionnée et foi rationnelle.
Nous étudierons dans un premier temps l’idée de Pascal selon laquelle la piété du croyant est un choix de coeur qu’il a fait en son âme etconscience. En revanche, si le croyant se sert de Dieu pour projeter sur lui négativement tout ce qu’il manque à sa vie d’homme simple et mortel il s’agit alors d’une illusion religieuse, notion centrale dans la critique de la religion. C’est ce que Marx et Freud s’appliquent à démontrer et ce que nous étudierons dans un second temps. Cependant, n’existerait-il pas une 3è conception plus rationnelle de lareligion ? Al-Farabi expose cette potentielle conception logique.

Descartes a mis en place un théorème logique pour prouver l’existence de Dieu : « Dieu est parfait, or, il n’existe pas d’être parfait donc il n’existe pas. S’il lui manque l’existence, alors il est imparfait. Donc, Dieu existe. » Mais pour Pascal, la croyance ne peut pas relever de la raison. En effet, à partir du moment oùl’on a la preuve de l’existence de telle ou telle chose, il n’est plus utile d’y croire. La foi se suffit à elle-même – on parle de fidéisme – et n’a par conséquent pas besoin d’être justifiée par la raison. De toute façon, c’est une tâche impossible à la raison étant donné que la foi dépasse la raison.
Ce sont deux concepts incompatibles. Le croyant qui en est conscient ne décide donc de croire quepar un choix sentimental : « C’est le cœur qui sent Dieu ». Pascal voit les choses simplement : les choses de la nature peuvent être comprises à la fois de la raison et du cœur. Alors que le surnaturel ne peut être entendu que par le cœur des hommes. Il observe alors que l’homme a dans son cœur un double amour : un pour lui-même et un pour Dieu. Il peut choisir l’un et délaisser l’autre. Choisirce qui est grand (Dieu), ou ce qui est petit (lui-même). Dans le cas du croyant, l’homme sacrifie son amour propre pour se dédier à celui qu’il porte au Dieu qu’il adore. A-t-il raison ? En tout cas, le croyant a raison de croire lorsqu’il sait qu’il n’a pas de preuve. Après tout, la définition même de croire est le fait de considérer comme réel l’existence de quelqu’un ou de quelque chose quin’est pas perceptible par l’expérience ou prévu par la science. Alors, pourquoi le croyant qui trouve ainsi une explication à ce que la science n’a pas pu trouver serait-il plus fou que celui qui préfère ne rien croire et rester dans l’incertitude et l’ignorance totale? Le croyant raisonnable n’est en possession d’aucune preuve de l’existence, ou non, de Dieu, préfère croire en une forme de…