De prime abord, subjectif et objectif s’opposent indiscutablement. Subjectif fait écho au sujet tandis qu’objectif revendique l’impartialité. Par conséquent, la subjectivité est soumise aux intérêts propres et pensées du sujet auquel elle se rapporte et ne peut prétendre à la vérité. Elle ne dispose d’aucune hauteur critique et se trouve influencée par tout ce qui est extérieur au sujet.Inversement, on entend par objectif ce qui existe indépendamment du sujet pensant. De ce fait, l’objectivité apparaît comme le principe même de la vérité puisqu’invariant et a priori fiable. Cette notion implique que la subjectivité serait quand à elle pure interprétation, ne pouvant prétendre au vrai. L’influence de nos sens, émotions et ressentis font que chacun de nous possède sa propre subjectivité.Cependant, peut-on affirmer que notre subjectivité conduit fatalement au faux ? Notre vision du monde, et donc soumise à notre subjectivité, nous apparaît concrète et vraie. Chaque sujet croit en son interprétation du réel. Ainsi, il existe nécessairement une part de vrai dans la subjectivité de chacun. Néanmoins, celle-ci variant d’un individu à un autre, il semble difficile d’en tirer une véritécommune. Pour autant, ce qui est subjectif est-il nécessairement faux ?
Après avoir étudié la subjectivité en tant qu’interprétation propre au sujet, nous verrons en quoi celle-ci peut prétendre au vrai et enfin s’il est possible d’établir une subjectivité universelle.
Tout d’abord, le subjectif se rapporte par définition au sujet. Le subjectif ne semble être que l’avis d’un seul sujet, quise base sur sa perspective du monde. Etymologiquement, « subjectif » vient de « subjectivus » en latin et désigne « ce qui se rapporte au sujet ». L’étymologie du mot « sujet » vient également du latin : « subjectum » qui signifie « ce qui est soumis, subordonné à, assujetti ». Paradoxalement, le sujet se revendique comme libre, autonome. L’homme est responsable de ses actions, de sesreprésentations. Il a sa propre vision, et qui lui appartient, de son passé, de son avenir, de ses droits et devoirs, et même de lui-même. Ainsi, la notion de sujet comprend responsabilité, identité et réflexibilité. Le subjectif dépend, d’après Kant, de l’entendement humain, et démontre la sensibilité du sujet, s’opposant aux exigences de la raison. Dans le domaine psychologique, le subjectif s’oppose àl’objectif par le fait qu’il se rapporte à un état de conscience de soi, qui n’est pas présent chez l’objet ou chez l’animal.
Le subjectif se rapporte inéluctablement à un sujet, à ce qu’il ressent, pense… etc. Ainsi, le subjectif est arbitraire, propre à un sujet. La Vérité ne peut être issue de la subjectivité puisqu’elle serait modifiée en fonction du sujet. Mais la Vérité est par définition cequi est incontestablement vrai. La Vérité se doit d’être vraie pour tous les hommes. C’est la conformité de l’idée avec l’objet auquel elle se rapporte, la conformité de nos pensées et actions avec ce qui est réel. Par conséquent, on peut se demander si la vérité et la subjectivité peuvent cohabiter vu que la subjectivité varie selon chaque sujet considéré. N’y a-t-il pas dans la subjectivité uneesquisse de vérité ?
En effet, la subjectivité est propre à son sujet. Elle lui transmet une interprétation du monde et est influencée par ses intérêts, opinions, pensées et passions. Ainsi, cette interprétation est vraie pour lui-même. Donc, il est maintenant logique d’avancer qu’il ya une part de vrai dans la subjectivité. De plus, le subjectif révèle notre nature et plus encore, notre essence.En outre, chaque sujet est pourvu d’une conscience. Cette conscience comprend réflexion et perception. La conscience perceptible est instantanée puisqu’elle dérive de nos émotions immédiates transmises par nos sens. Par conséquent, elle se rattache à la subjectivité mais nous semble néanmoins vraie.
Pour pouvoir se baser sur la subjectivité, il est indispensable qu’elle soit commune à tous…